5 Février 2011
Nous avons présenté en milieu de semaine, la
journée de Division 3 de foot-fauteuil , une des rares disciplines collectives pratiquées par les handicapés , ce dimanche nous vous présentons un sportif individuel.
Sport et handicap, c’est une histoire récente. Il était un temps où l’infirmité était vécue comme un maléfice, ou une impureté. C’est la 1ère révolution industrielle et ses nombreux
accidentés du travail, l’hécatombe de la guerre de 1914-18, et l’école obligatoire qui vont être des facteurs déterminants pour que sport rime avec handicap. Désormais une personne handicapée
peut pratiquer un sport, doit pratiquer un sport. Une personne handicapée physique peut devenir un(e) champion(ne). Grâce au sport, la personne handicapée lutte contre la sédentarité imposée par
son état, apprend ou réapprend à parler avec son corps, retrouve et entretient une certaine autonomie, s'ouvre aux autres, éprouve des joies simples mais intenses, devient plus résistante et plus
entreprenante. Seule, en équipe, en club ou dans une association, elle fait ainsi un pas vers le dépassement de son handicap. Désormais le double amputé fémoral, renaît dans
une coquille " uniski " . Le paraplégique court des marathons. Le myopathe comme dimanche dernier dribble, feinte et shoote grâce à son fauteuil électrique.
A Vénissieux ou dans les bassins olympiques Ludivine Loiseau, championne paralympique de natation et l’espoir Frédéric Venet sont des exemples des
vertus du sport pour des personnes ayant eu une malformation congénitale. Aujourd'hui, la joie de pratiquer un sport est à la portée du handicapé, comme nous le montre
Florent Journeau-Desmoulins. Après l’équitation, l’escrime (pourtant deux disciplines contre-indiquées par certains médecins pour sa maladie) depuis septembre il est membre à part
entière du BunkaÏ Karaté Do.
A presque 22 ans, ce jeune homme a une longue histoire sportive
derrière lui qui a fait fait de lui un homme assez athlétique. Dans un centre d’activité, il prépare son projet
professionnel qui est de devenir cuisinier. Un parcours linéaire pour quelqu’un de pas ordinaire. Car Florent souffre du syndrome de Down, aussi
appelé trisomie 21. Une maladie chromosomique congénitale provoquée par la présence d'un chromosome surnuméraire.
Accueillit en début de saison au Bunkaï, Florent a fait sa place comme tout autre karatéka. Le karaté c’est son projet et il affirme qu’il adore son sport.
D’aspect timide, une fois passé le premier contact il prouve qu’il a beaucoup d’humour. Un jeune homme qui vous donne une vraie leçon de vie.
C’est sa mère Madeleine présente
exceptionnellement ce jour avec lui ; qui en parle le mieux.
« Grâce au sport , Florent a fait d’énormes progrès. Il faut dire qu’il a fréquenté des clubs à forte connotation familiale. Jean Philippe au Bunkaï a su le mettre en confiance
d’entrée. Il l’a abordé la première fois d’une façon très spontanée. Cela a marché tout
de suite. C’est ce que nous recherchions tous les deux »
Florent qui habite avec sa famille dans le quartier de la Pyramide aimerait pourquoi pas faire de la compétition et sur le plan professionnel rencontrer
Cyril Lignac pour cuisiner avec lui. « Mon second projet est de vivre en studio avec ma copine » affirme-t-il.
Le handicap dans tout cela passe au dernier des plans.
Ne parlez-pas à sa mère du mot intégration, cela l’a fait bondir : « Ils ont leur place dans la société. Ce n’est pas une question d’intégration. Ils ont à vivre avec nous. C’est ce qu’il faut défendre. Cela ne leur apporte pas beaucoup de les mette entre eux. Ils apprennent beaucoup avec nous et l’inverse est aussi vrai.»
Alors le regard des autres ?
« Cela m’a gêné quand il était petit plus maintenant. Cela a été difficile au début d’accepter sa trisomie. IL y a eu un passage ou j’ai fait le deuil de l’enfant que j’attendais et j’ai accepté son handicap. Après tout a bousculé. Florent est passé en premier plan. Aujourd’hui, c’est un jeune adulte qui a son caractère, ses idées, ses goûts. »
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del rey jean philippe 05/02/2011 19:23