11 Février 2021
En 1985, Coluche avait fondé les « Restaurants du cœur »,« afin que les pauvres et les précaires puissent avoir de quoi manger et à boire » . Un projet sur le court-terme dont on sait qu’il est devenu pérenne ; les carences des pouvoirs politiques qui se sont succédé dans ce domaine n’ont fait que renforcer le rôle qu’apporte les bénévoles cette association aux plus pauvres.
Dans le contexte sanitaire actuel, une nouvelle frange de la population, les étudiants, est venu grossir la longue file de ceux qui attendent un plat chaud. Beaucoup de ceux-ci sont tombés dans la précarité. Payer sa scolarité, son logement, sa nourriture et sans job d’appoint ce n’est pas ce simple. Une situation à laquelle s’ajoutent l'isolement et l'éloignement de la famille pour certains.
Les « Restaurants du cœur » ainsi que d’autres associations leur viennent en aide.
C’est le cas à Vénissieux.
L’association « Aider son prochain » a ainsi distribué plus de 100 repas chauds à la Maison des étudiants le mardi 2 février. Un coup de pouce très apprécié qui a permis de ramener un peu de chaleur et de convivialité.
Une opération qu’ASP compte renouveler régulièrement.
L’État a aussi pris des mesures avec des repas universitaires à 1€ et l’ouverture des « Restau U » ce mercredi, mesures qui ont permis aux ventres des étudiants de ne pas crier famine mais aussi de briser en partie leur isolement. Par contre qu’en est-il des études ?
L’ouverture en présentiel des universités début février n’est toujours qu’une promesse. La colère monte et les manifestations se font plus prégnantes.
« Lors de votre allocution du 28 octobre vous avez reconfiné la population sauf les écoles primaires, les collèges, et une partie des lycées. Vous avez imposé la fermeture des universités car « non-essentiel à la Nation ». Un mois plus tard, vous avez annoncé la réouverture de l’ensemble des commerces mais également des lieux de cultes…Vous avez tout de même évoqué un retour dans les universités au 1er février 2021. Pourtant nous savons tous que la réouverture des facultés au 1er février est plus que compromise. M. Le Président alors que depuis novembre des études alertent sur la détresse des étudiants vous n’avez pris aucune mesure pour les aider. Au mois de décembre vous avez tout de même accordé la réouverture des universités pour une dizaine d’étudiants en décrochage. Selon vous il n’y a qu’une dizaine d’étudiants qui sont en décrochages dans chaque université. Pourtant c’est l’arbre qui cache la forêt. Alors que les Universités restent dans le domaine du « non essentiel » de plus en plus de spécialistes continuent à vous écrire pour un retour des étudiants. Janvier 2021 plusieurs étudiants ont mis fin à leurs jours car ils ne supportent plus leur isolement… Il ne s'agit plus maintenant d'augmenter le nombre de psychologue mais de rouvrir au plus vite les Universités, contrairement à ce qu’à affirmer Frédérique Vidal ministre de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, qui a a peur de rouvrir les universités car « les étudiants mangent des bonbons et boivent des cafés » écrit Thomas Bost, étudiant et sportif vénissian dans une missive destinée au Président de la République.
Comme le dit ce jeune homme, le temps est venu de reconsidérer la situation de ceux qui seront à court terme l’avenir du pays et , parmi ceux-ci tous n’ont pas des parents médecins.
Seront-ils encore longtemps, comme l’a dit Olivier Olivier Ertzscheid, maître de conférences à Nantes, les derniers de cette putain de cordée.