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30 Septembre 2020
Ce lundi soir lors de la séance publique du conseil municipal, les opérations éligibles à la Dotation de la Politique de la Ville (DPV) ont fait débat.
Présenté par Bayrem Braïki (PCF) adjoint aux finances, cette délibération concerne une demande du Préfet du Rhône .
« En effet une première liste d’opérations susceptibles d’émarger à la DPV a été adopté par le conseil municipal lors de la séance publique du 15 juillet. Aujourd’hui, il vous est proposé d’adopter une liste d’opérations définitivement arrêtées en concertation entre le Préfet et la Maire de la commune. Ces opérations concernent la création d’un équipement à usage multiples : bibliothèque, Espace Polyvalent Jeunes (EPJ)… dans le quartier de la Pyramide pour un montant de 2, 2M H.T., pour une subvention DPV de 1, 3M€ et la part de la ville d’environ 495 000€ .Mais aussi la réhabilitation de la résidences pour personnes âgées Henry Raynaud, 8 logements seront réhabilités pour un montant de 700 000€. La subvention DPV est de 78 700€ et la part de la ville de 621 300€ » a expliqué l'adjoint aux finances
Christophe Girard (La République partout pour tous) a indiqué que son groupe s’abstiendrait avant d’en donner les raisons :
« Cette abstention n’est pas une opposition à la création d’un équipement à usages multiples dans le quartier de la Pyramide qui en a grand besoin, ni une opposition à la réhabilitation de la résidence Henry Raynaud, que nous pouvons estimer nécessaire. Mais cette abstention est le fait de notre manque de confiance dans votre arbitrage et votre gestion globale de la ville. Un manque de confiance étayé par tant de retour terrain. Pour être clair, d’autres projets auraient pu être nécessaires et retenus avec d’autres montants. »
Maurice Iacovella pour (Nous Vénissieux) a indiqué aussi que son groupe s’abstiendrait.
« Le conseil municipal a approuvé le DPV pour un montant de 2, 950 M€. Une preuve encore que l’État n’abandonne pas notre commune comme vous n’avez cessé de le répéter. Concernant la création d’un équipement à la Pyramide, nous pensons que nos quartiers populaires ont besoin de tels équipements. Nous nous félicitons donc que l’État apporte sa contribution. Concernant la réhabilitation de la résidence Henry Raynaud, « Nous Vénissieux » , pensons que cette opération est tout à fait appropriée. En effet pour bien soigner nos aînés, en plus de cette crise sanitaire, c’est une priorité absolue.
Cependant il semble que la résidence Henry Raynaud que vous souhaitez réhabiliter perçoit des recettes et que l’apport de la ville ne représente que 20% du total de l’opération. En effet cette résidence était la propriété de la Sacoviv détenue à 75% par la ville de Vénissieux. Rappelons pour mémoire, qu’elle a été cédée gratuitement par la Sacoviv à la commune par une décision du conseil municipal de mai 2013. Ce fut une triple peine pour la Sacoviv. Amputation de ses actifs de plus de 3M€ (évaluation France Domaines), perte nette de recettes de 200 000€ par an, amortissement des investissements sur le dos des locataires et emprunteurs de la Sacoviv pour édifier l’ensemble de l’établissement. Une perte nette de recettes pour la Sacoviv qui n’avait pu investir pour entretenir son patrimoine. A l’époque cette transaction fut sévèrement mise en cause dans un rapport de la Chambre régionale des comptes. Entretemps une requête sur un soupçon de délit de favoritisme avait été ordonné par le Parquet et ouvert par la Brigade financière. Il était indiqué dans le rapport de la Chambre régionale des comptes : « La société a perdu en 2013, 180 000€ du fait de la remise à la ville de Vénissieux du bâtiment abritant le foyer logements pour personnes âgées sans compensation. » Par ailleurs le conseil d’administration de l’époque avait été alerté par cette étrange transaction et s’était étonné de cette donation sans contrepartie ; tout comme le notaire et le Centre de recherche d’informations et documentations notariales. Il est étonnant que l’État apporte sa contribution au terme de 80% d cette opération de réhabilitation d’un organisme qui génère des recettes pour la ville, alors que cette dernière ne remboursera que 20%. Alors que notre ville souffre, d’un taux de pauvreté le plus élevé de la Métropole. Il nous semble que d’autres choix auraient pu être faits. »
Pierre-Alain Millet (PCF) adjoint au logement mais surtout président de la Sacoviv a tenu à répondre à l’élu de « Nous Vénissieux » :
« Je suis très content M. Iacovella que vous preniez la défense de la Sacoviv que votre groupe politique n’a cessé d’attaquer depuis des années. Cela dit vous avez peut-être remarqué que les rapports entre la Sacoviv et la ville sont des rapports de solidarité. Vénissieux a favorisé par exemple du grand projet Monery qui a joué un grand rôle dans l’équilibre de la Sacoviv. Puis je ne doute pas qu’il y aura d’autres occasions de contribuer au succès de celle-ci. Parce que vous parlez des difficultés, mais vous auriez pu parler, M. Iacovella, des succès de la Sacoviv ! Non ? »
Aurélien Scandolara au nom du groupe communiste et apparentés, mais surtout président du conseil de quartier Jean-Moulin, Henri-Wallon s’est félicité de tels choix :
« L’attente dans le quartier de la Pyramide était grande depuis l’incendie du Centre commercial qui hébergeait la bibliothèque. Mais ce besoin était encore plus ancré avec les difficultés de localisation de l’EPJ installé successivement dans un logement de manière très insuffisante. C’est une longue histoire que plusieurs de mes prédécesseurs présidents de conseil de quartier pourraient rappeler. Ce futur équipement répond à trois missions : bibliothèque de quartier très attendue par de nombreuses famille, un EPJ qui doit nous aider à renforcer les actions au service de nos adolescents et enfin un local qui pourra servir de lieu de réunion au conseil de quartier, mais aussi aux réunions des associations. Avec tous les délégués du quartier, nous sommes impatients de contribuer à la réussite de ce projet et à la reconnaissance par l’État au travers du DPV. Cela nous confirme que ce projet va s’engager rapidement. C’est tout l’enjeu de la concertation qui doit s’engager pour associer les habitants du quartier, le conseil de quartier pour que chacun s’approprie ce futur service public de proximité. »
Michèle Picard maire de Vénissieux a tenu à saluer le travail des élus et des services concernés pour présenter deux projets structurants retenus :
« Le feu vert du Préfet aux deux réalisations présentées, conforte nos politiques au service de l’intérêt général et l’intérêt général seulement. Cette délibération met en lumière l’objectif de notre nouveau mandat 2020/2026 : répondre aux besoins et améliorer le quotidien des jeunes et de nos aînés. D’une génération à l’autre, d’un quartier à l’autre, c’est à l’ensemble des Vénissians que nos politiques de proximité s’adressent et profitent. »
Cette délibération a été adoptée à la majorité des votants.