5 Avril 2019
« … En pratiquant un sport, la personne handicapée peut oublier sa différence puisqu'elle se retrouve actrice et non plus assistée. Ses capacités sportives peuvent même l'aider à être acceptée par le groupe. Le regard des autres sur le handicap change alors à mesure que le sportif handicapé prend confiance en lui. » lit-on sur le site d’Handicap International.
Dans ce paragraphe on trouve en résumé, la vie que le Vénissian Majid Nekoul a eu après son accident de moto en 2011. Un malheur qui lui a valu d’être amputé de la jambe droite
Pour se reconstruire cet agent municipal fait de l’athlétisme puis du karaté : « Mes enfants en faisaient. C’était mon sport de base que j’ai appris à l’âge de 14 ans ».
C’est pour ses enfants que Majid se met à pratiquer une discipline qui pour beaucoup ne colle pas à l’image de l’handicapé.
Il était le 1 décembre 2011, jour de notre rencontre, ceinture noire 2e dan et professeur au Sen No Sen Karaté Vénissieux.
« Au début J’ai fait un essai, puis la passion aidant, les automatismes sont vite revenus. J’étais comme avant mon accident. Djamel Bezriche m’a proposé de faire des compétitions. J’ai cru à une plaisanterie. Puis de Charybde et Scylla, je me suis retrouvé en compétition internationale. »
Pour lui la consécration a eu lieu à l’Open Européen d'handi-karaté qui s’est déroulé en Espagne à Saint –Sébastien au début de l’automne 2011. Il y obtient la médaille d’argent de sa catégorie de karatéka appareillé en kata technique.
« J’avais les boules car j’ai perdu la médaille d’or face à un Allemand pour un petit dixième de point. Ma seule consolation outre la médaille c’est de m’être qualifié pour le prochain Open européen qui aura lieu au mois de mars à Rome. J’espère y prendre ma revanche. »
A la question de savoir qu’est-ce qui pousse un handicapé à se dépasser de la sorte, Majid évoque l’esprit de se prouver que le handicap ne rime pas avec le mot fin.
« Pour moi l’esprit domine le corps. Ajoutez une dose de motivation et on peut renverser des montagnes. Je ne pense plus à mon handicap. » Avant d’ajouter : « Une compétition d'handi-karaté c’est très convivial, l’ambiance solidaire est exceptionnelle. Après avoir vécu cela la première fois, j’ai relativisé. D’ailleurs j’encourage valides et non valides à se déplacer dans les compétitions, ils verront que la vie ne s’arrête pas après un accident de la vie. »
D’ailleurs à 50 ans, le Vénissian ne compte pas s’arrêter en chemin, son rêve : faire partie de l’équipe de France.
Dans toute société, on retrouve des personnes handicapées ... mais, ce ne sont pas toujours celles qu'on pense ...
Depuis notre rencontre Majid Nekoul a obtenu en 2017 son 3ème dan, il est titulaire du CQP et toujours enseignant au Sen No Sen Karaté Vénissieux.