19 Février 2011
Son surnom " Doudou" évoque la douceur. Une douceur qui transpire dans ses propos et son mode relationnel. Pourtant dans sa discipline sportive, ne vous fiez pas aux apparences, Doulfikhar Hachefa pratique le muay thaï. Comme le définit Wikipedia « le muay thaï c'est la boxe thaï parfois appelée boxe thaïlandaise, est un art martial et un sport de combat, créé pour les militaires thaïlandais au xvie siècle. Il est classé en Occident parmi les boxes pied-poings (BPP), c’est-à-dire les boxes dites « sportives ».
La boxe thai trouve son origine dans des pratiques martiales ancestrales, notamment dans ce qu’on appelle en Occident le muay boran (boxe traditionnelle) et du krabi krabong (pratique avec les armes) qui, tout comme la boxe thaïlandaise, nécessitent des aptitudes physiques telles que souplesse, réflexes, puissance et force, mais aussi des aptitudes mentales comme la volonté et le courage.
La boxe thaïlandaise est pratiquée dans le monde entier et Doudou est un expert en la matière puisqu’il a décroché 4 fois le titre mondial WKA-ISKA , une fédération parmi la la pléthore qui la régissent.
Ce jeudi au gymnase Jean Guimier comme trois fois par semaine, Doulfikhar entraîne le groupe compétition de boxe thaï de la MJC de Vénissieux. Un club qui a obtenu des titres nationaux ce fin janvier. Quatre des ses boxeurs étaient présents lors des championnats de France de boxeurs de kick-boxing K1. Trois ont décroché la ceinture de champion de France.
En plus de 100 kg Cédric Kamba a fait deux combats très techniques « C’est la révélation. Dire qu’il ne s’entraîne que depuis deux ans avec nous ! Ses progrès sont fulgurants. A 100 kg, il est vif, il écoute les conseils que je lui prodigue. Il les met en application aussitôt. »
Autre titré, Amir Nassas en moins de 95kg . Le boxeur de la Place du Pont tout juste âgé de 17 ans a remporté sa finale directement. « Cela fait 4 ans qu’il est avec nous. C’est une juste récompense car il avait raté le titre de fort peu la saison dernière. »
Enfin le jeune Farés Sefari a commencé la discipline cette année : « Il vient du karaté. Il est prometteur.»
Cette section boxe thaï de la MJC de Vénissieux, Doudou la porte à bout de bras depuis quelques années. Ce jeudi il est un brin remonté. « Je fais avec ce que l’on me donne. Cela fait un bail que je travaille avec la MJC . Pourtant cela sera ma dernière saison ici. Il n’y a aucune avancée. J’ai fait des demandes à la municipalité. J’espère que je serais écouté. Sinon, j’irais ailleurs. Miribel, Bron, Annemasse, et Valence m’ont sollicité. Pour l’instant je suis à Vénissieux. J’ai un groupe d’une centaine de jeunes qui viennent régulièrement aux entraînements. Ces adolescents auraient pu finir dans la délinquance. Avec moi, ils ont appris la discipline, la rigueur, le respect. »
S’il veut gagner le défi de la permanence de sa discipline à Vénissieux, à 34 ans Doulfikar se prépare également pour son dernier championnat du monde WKA-ISKA en catégorie moins de 70kg, qui le verra affronter un Ecossais le 26 février à Valence « Cela sera mon dernier combat et après j’arrête. Si je le remporte, cela sera mon cinquième titre mondial. »
Cet ultime combat l’entraîneur de la MJC Le Quadrant mais aussi responsable fédéral de la division Muay Thaï l’a obtenu car le titre était vacant. « C’est la Fédération qui a pensé à moi. C’est un honneur. » . Un honneur qui ne rapporte pas moult monnaie car au contraire de la boxe anglaise, les bourses offertes ne sont pas de même teneur. « C’est un sport peu médiatisé. Une discipline qui a mauvaise réputation. Moi je l’ai toujours pratiqué pour le plaisir. Cela n’a jamais été pour l’argent sinon je serais resté en boxe anglaise. » Une branche que Doudou a connu car il a été en équipe de France amateur. « Je ne suis pas passé professionnel. Un juste concours de circonstances. Avec la boxe thaï cela a été le coup de foudre. » Pour son dernier combat mondial en jeu il s’entraîne deux fois par jour. « Je cours à Parilly, je fais de la musculation. Je fais du sac. Je croise les gants avec des collègues. » Une préparation qu’il concilie avec sa profession car Doudou est forain. « Je vends boissons, gâteaux …sur les marchés. Pas ceux de Vénissieux. J’ai fait des demandes, je n’ai jamais eu une place.»
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