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Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

Toute l'actualité de la vie sociale, économique, politique, sportive et culturelle de Vénissieux

Le sport ne sert pas qu’à faire des champions !!!

2541626690_7369a078e6.jpgDans notre blog lors de l’été dernier, nous avons longuement débattu, sur les notions que le sport se devait de véhiculer. Dans cet article on veut évoquer son rôle d’intégrateur à la vie sociale du quartier de la cité, de la ville du pays. Une notion qui semble  menacée.

 

Une étude présentée le jeudi 3 février au Sénat montre que l’impact du sport dans la restauration du lien social est mitigé

 

Lors de la conférence qui s’est déroulée  ce jour –là au Palais du Luxembourg, l’Agence pour l’éducation par le sport  a présenté ses travaux et a pu remettre en main propre à Monsieur Maurice Leroy, Ministre de la Ville, le rapport final présentant les résultats de l’ étude menée par 6 laboratoires associés, sur 24 clubs sportifs dans 12 zones urbaines sensibles de 6 régions de France. Cette analyse unique met en évidence les besoins qui existent dans ces territoires. Dans notre région était concerné le club de handball ASUL Vaulx-en-Velin et l’ASVEL section athlétisme.

 

Un travail  sur l’impact social du sport  dans les villes qui en 25 ans de politique de la ville n’avait pas été fait.

 

Le travail de l’Agence pour l’Education par le Sport n’en reste pas là… A  l’issue de ces travaux et pour répondre aux problématiques repérées, l’Agence  en partenariat avec le Secrétariat général du Comité Interministérielle des Villes, lance  une expérimentation nationale qui se déroule dans une dizaine de villes ( Aubervilliers, Bezons, Boulazac, Calais, Coucouronnes, Gennevilliers, Laxou, Rochefort et Sevran) et cela  sur une durée de trois ans. Cette expérimentation nationale "Pour une politique d’éducation par le sport dans les quartiers populaires", permettra la mise en place de propositions innovantes pour développer une réelle politique d’éducation et d’insertion par le sport dans les quartiers.

 

Jean Philippe Acensi le Délégué général de l’APELS répond aux questions des médias* :

 

Monsieur Acensi est_ce que le sport reste-t-il un outil d’intégration dans les quartiers ?

«  Oui… dans les têtes des politiques. A l’agence on s’aperçoit que les clubs ont des difficultés d’accueil de ces publics en difficultés. Ces derniers sont essentiellement masculins. Nous avons un avis très mitigé sur la question. La fonction intégratrice ne va pas de soi. »

 

Est-ce que c’est le travail  fourni par ces clubs où est-ce les capacités d’accueil du public visé qui sont en cause ? 

« Pour nous il y a des problèmes évidents sur le plan social  ou de santé dans ces quartiers. On se rend compte que les associations sportives qui font un  certain travail social sont peu reconnues par les institutions... c'est-à-dire que les collectivités locales ont des difficultés à reconnaître ce travail social . Tout cela ne facilite pas la mise en place des projets. Par exemple à Boulogne, un projet sur le handball d'un club situé dans le quartier, n’a pratiquement aucun habitant de ce quartier qui est adhérent de cette association. . On est dans l’entre-soi et à travers des sélections qu’on effectue à l’entrée du club, on ne donne pas la possibilité à ces publics d’intégrer la structure sportive. »

 

2651478771_e699b1e0c9.jpgEst-ce ces clubs ne sont-ils pas dans une logique compétition plutôt qu’intégration ?

«  Bien-sûr, le modèle qui est véhiculé sur le sport de haut-niveau c’est celui d’une compétition à outrance alors que cela serait à nuancer par rapport à certaines pratiques sportives. Le modèle qui aujourd’hui prévaut est celui que quand on est un peu moins bon que les autres, on a de moins en moins de place dans les institutions sportives.
Quand les politiques parlent des valeurs du sport, c’est souvent pour valoriser  l’effort, la réussite. Je pense que lorsqu’on veut permettre l’éducation ou l’intégration par le sport on se doit d’accueillir tout type de public et dans ce cas il n’y a pas de baguette magique. L’intégration par le sport, on a voulu l’instrumentaliser, à la suite de la victoire de la France en Coupe du Monde de football en 1998. Or cette intégration n’est pas automatique.
Un club sportif, ce sont des personnes, c’est une cellule sociale où on peut ou pas,  transmettre des valeurs. Il peut y avoir des bons ou de mauvais éducateurs. Dans ce cas,  les messages auront  plus de mal à passer. »

 

Est-ce que les valeurs que l’on nous sert  au travers de l’exemple des champions de ces quartiers n’est pas l‘arbre qui cache la forêt ?
« Bien-sûr, les pratiques sportives représentent sous certaines conditions, un potentiel de solidarité et d’accompagnement. Mais tout cela nécessite des moyens, des éducateurs formés, un projet   avec des gens impliqués. Or ces acteurs ont du mal à prendre du recul du fait de certaines croyances sportives. Il ne  suffit pas d’être dans un club pour être naturellement intégré. Il faut des conditions et actuellement malheureusement, elles  ne sont pas réunies. »

* interview accordé le 6 février par l’interessé à France Bleu

 

3036657472_e7da40f9dd.jpgLe petit plus :

 

Ce jeudi sur France Inter dans l’émission  Service Public d’Isabelle Giordano Jean-Philippe Acensi de l’APELS ,  le boxeur Mahyar Monshipour et Stéphane Mandard  du journal Le Monde s’exprimaient sur le  thème "Le sport : remède miracle pour l'intégration ?"

 

Nous nous faisons l’écho des propos échangées, propos  qui nous ont marqué

 

Pour Enoch Effah du Collectif 13e Round  qui met le sport au service du mieux vivre ensemble dans le 13e arrondissement parisien en  suscitant la motivation, l'accès au savoir : « Ce n’est pas la boxe dans les ghettos et le solfège au centre-ville.  Les valeurs  que  véhicule le sport en termes d’esprit d’équipe, de discipline, d’hygiène, , de communication, de respect de soi des autres sont  facilement transférables et peuvent bien sûr servir dans la vie professionnelle

 

Pour Stéphane Mandard du journal Le Monde : «  Les valeurs que transmettent le sport de haut-niveau sont très proches des doctrines ultralibérales que l’on trouve dans le modèle économique. Il y a des personnes qui disent que le sport est la meilleure et la pire des choses. Les valeurs ne se transmettent pas automatiquement. Ce sont  les éducateurs qui le font… Au départ le football est une bonne école de vie car elle gomme les inégalités...»

 

Pour Mahyat Monshipour multiple champion du Monde de boxe : « C’est l’école et l’éducation de mes parents qui m’ont permis d’arriver à ce que je suis…. MOi chez-moi j'aidais ma mère à des taches menagères et je trouvais cela normal. Nous sportifs de haut-niveau, avons une mission, un  devoir d’exemplarité..."

 

Pour Jean-Philippe Acensi : «  La fonction intégratrice ne va pas de soi. Mais au niveau des clubs cela s’essouffle et on travaille avec des bouts de ficelle. La mission sociale du sport est menacée... »

 

2224702661_8a55a404c4.jpgPour les intervenants, le discours sport = intégration ne marche plus chez les jeunes de quartiers défavorisés car beaucoup de ces jeunes derniers pour objectif plutôt  la reussite «bling-bling » : la belle voiture, la montre Cartier, le beau manteau pour la copine…

 

Autres échanges :

·    Le sport à l’école est relégué  alors qu’il faudrait revaloriser la fonction de professeur d’EPS.

·   Il faut en outre donner du sens à la pratique sportive. Lancer quelques axes sur le service civique.

·    Le sport est une affaire de citoyens qui s’engagent au service des autres.

·    La suppression des emplois jeunes a porté un coup grave aux clubs. Ces jeunes avaient un rôle social. Il faudrait penser à relancer ce dispositif.

 

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del rey jean philippe 16/04/2011 20:57


tres tres juste , nous le bunkai karate do , je pense que nous sommes l exemple meme !!! nous sommes au coeur des quartier et nous faisons ce lien social sans pretendre toujours à avoir des
champion de haut niveau, mais le probleme c est que la ville ne nous reconnais pas du tout, pour preuve ! nous avons remplit tout les engagement pour participer au projet la preuve form elle , nous
avons mis tous nos moyens (bénévoles ) pour élaborer ce projet et nous avons été selectionnés dans les 5 finalistes et pour les résultats bien sur nous étions par sur le podium et le pire meme pas
cité par mme le maire... que faire contre cette hyprocisie générale... c est sur que nous ne pouvons pas rivaliser avec notre budjet de fonctionnement de 3000 € face au 4 autres finaliste que je
nose pas dire leurs subventions, nous sommes TOUS déçu de ne pas avoir reçu le prix qui nous aurait bien aidé, mais c est le jeux la moindre des choses c etait au moins de nous feliciter pour les
jeunes qui ont élaborés ce projet et qui y croyaient.
apres demande d explication à madame l adjointe le jour meme des remises de recompense , la réponse est l 'investissement !!!
comment voulez vous que nous le prenions !
pour rappel nous sommes tous des benevoles nous mettons tous en communs des heures pour les jeunes de cités, de plus nous faisons du vrai SOCIAL !!! avec l acceuil de florent qui s épanouit dans
notre club...
alors avec ou sans moyens nous allons continuer à faire ce que nous croyons etre JUSTE.. avec ou sans subventions.
les discours politique c est bien mais de les faire appliquer c est plus la meme chose...
JP.DEL REY