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13 Août 2011
C’est une interview de Michel Platini, président de
l’UEFA, au journal Libération le 7 juin dernier -ici-
qui sert de trame au dossier que nous consacrons cette fin du mois d’août au dopage dans le football. Si Michel Platini s’attache à affirmer que son seul souci est « de sauver les clubs de la faillite », ses contre-vérités sur le dopage ont motivé la rédaction de ce dossier.
Le sport le plus populaire de la planète n’échappe pas à la règle. Mais contrairement à d'autres, joueurs, dirigeants et fédérations qui la régissent exercent sur le sujet la loi du silence. Ni Sepp Blatter à la FIFA ni son élève Michel Platini à l’UEFA n’éprouve l’envie de déclarer la guerre à cette tricherie généralisée qui touche le monde des professionnels mais également le monde amateur.
Périodiquement , plusieurs affaires éclatent au grand jour. Mais bien peu aboutissent à de réelles sanctions. De peur de tuer la poule aux oeufs d’or, le spectacle continue coûte que coûte.
Pourtant le dopage dans le football ne date pas
d’hier . Dans les années 50, le Honved de Budapest le club ou évoluaient Ferenc Puskas, Sandor Kocsis, Zoltan Csibor, considérée à l’époque comme la meilleure équipe du Monde, n’aurait pas
rechigné à utiliser les amphétamines. Un fait qui deviendra une règle notamment dans le bloc soviétique. D’après l’historien Giselher Spitzer , les joueurs du Dynamo Berlin étaient dopé à
leur insu. Dans les années 1970, L’Amérique du sud est connue pour pratiquer ce que l’on nomme pudiquement "le rééquilibrage hormonal". Franz Beckenbauer, capitaine de l’équipe d’Allemagne en
1974 et patron de la Coupe du Monde 2006 explique daans le magazine Stern avoir "une méthode particulière pour demeurer au top niveau : l’injection de (son) propre sang.
1982 et la Coupe du Monde en Espagne est resté dans toutes les mémoires n’est-ce pas Messieurs Platini et Battiston . Le gardien poète Harald Schumacher publie le livre "Coup de sifflet" en
1987 qui décrit les penchants de l’équipe d’Allemagne pour l’éphédrine, qui développe entre autres l’agressivité… José Touré raconte également dans son ouvrage "Prolongations d’enfer" son expérience nantaise et les visites médicales avant le match qui donnait lieu à d’étranges "piqûres de vitamines". En 1994
pendant la phase finale de la Coupe du Monde aux Etats Unis, Diego Maradona au comportement bien étrange est contrôlé positif à l’éphédrine. Il est exclu de la compétition En
1998 en pleine préparation de la Coupe du monde, un contrôle inopiné est organisé lors du stage de préparation de l’équipe de France à Tignes. Cette opération déclenche les foudres de
l’encadrement de l’équipe de France. En 2001, Fernando Couto et Josep Guardiola (l’actuel entraîneutr du Barça) sont contrôlés positifs à la nandrolone, tout comme les internationaux
néerlandais Edgar Davids et Frank de Boer. Tous n’hériteront au final que de quelques mois de suspension. Mais coïncidence ? Le médecin de l’équipe nationale Huib Plemper est licencié la
même année. Cette décision n’empêchera pas le défenseur néerlandais Jaap Stam d’être contrôlé positif lui-aussi à la nandronole en octobre de la même année. En février 2002, deux cadres dirigeant
du club de la Juventus de Turin (un club cher à Monsieur Platini) se retrouvent devant les tribunaux, accusés d’avoir administré des médicaments dangereux pour la santé. Le procureur veut faire
défiler à la barre près de 150 témoins, dont de très nombreuses gloires du football international.
Convoqué à la barre, le Dr Jean-Marcel Ferret médecin de l’équipe de France, confirme que les joueurs évoluant en Italie
prenaient régulièrement de la créatine entre 1995 et 1998.
Autre révélation, la pharmacie du club italien abritait 281 types de médicaments, une quantité jugée "incompatible avec une structure non sanitaire mais plutôt la quantité dont devrait être doté
un hôpital petit ou moyen".
Lors de ses différentes auditions devant la justice italienne, Zinédine Zidane, le héros du Mondial 1998, va se justifier sur ses prises de médicaments et de compléments nutritionnels, type
créatine […] « J’ai des carences de fer importantes. Il m’arrivait d’en prendre quatre à cinq fois par an. » Or la présence de fer
s’avère très suspecte dans la trousse à pharmacie d’un sportif, dans la mesure où il est régulièrement associé à la prise d’EPO. Selon l’expert mandaté par le tribunal de Turin, le
footballeur français « a reconnu s’être fait des injections intraveineuses avant les matches dans sa chambre d’hôtel. […] Le problème est qu’il n’a pas de carence en fer selon
ses examens médicaux. Il y a là une anomalie. […] Ce n’est pas une explication valable. » […] En octobre 2003, dans l’émission de Canal+ Merci pour l’info, Johnny
Hallyday révèle avoir subi une transfusion sanguine afin de retrouver une pêche d’enfer […] c’est son ami Zinédine Zidane, qui « y va deux fois par an et je le comprends », qui
lui aurait indiqué la clinique. […] On doit s’interroger sur la pertinence de la technique utilisée. Celle-ci est décrite comme une sorte de dialyse qui aurait pour but de saturer
l’hémoglobine : on détourne le sang, on l’oxygène et on le réinjecte. Cela n’a aucun sens ! Physiologiquement, l’efficacité d’un tel traitement sur l’oxygénation cellulaire durerait au
mieux quelques minutes et certainement pas plusieurs mois. […] Or, curieusement, cela ne semble offusquer personne : ni la Fifa, ni l’UEFA, ni la Fédération française de football, ni le
ministère des Sports, n’ont engagé la moindre enquête après
les révélations de Johnny sur les séjours italiens de son ami Zidane… Ils ne doivent pas regarder Canal+.
En juin 2010 pendant la Coupe du Monde en Afrique du Sud toutes les équipes pouvaient « se soigner » sans se faire prendre. Bienvenue dans l’arsenal « dope niveau » des substances illicites indécelables que les footballeurs ont pu consommer pendant le Mondial, sans grand risque de se faire épingler. Cinq cent douze tests effectués entre le 10 avril et le 11 juillet, jour de la finale, et pas la moindre molécule prohibée détectée […] Le responsable de la commission médicale – Jiri Dvorak – dénonce le coût prohibitif et l’inefficacité de la lutte antidopage dans le football. […] « Nous pensons que les contrôles individuels systématiques, pendant et en dehors des compétitions de football, sont réellement inefficaces. Les tests pratiqués à l’aveugle et à n’importe quel moment dans les équipes de l’élite offriraient un effet plus dissuasif », a déclaré M. Dvorak
Vraiment Monsieur le président Michel Platini, vous pensez toujours qu’il n’y pas de dopage dans le football ?
Sources : Doctissimo, Les Cahiers du football, Flickr
Prochain sujet du dossier : L’armoire à pharmacie des footballeurs
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