5 Mai 2011
A 24 ans, Stéphane Moreira, ingénieur en génie civil dans un cabinet d’architecte n'est pas un inconnu dans le
twirling-bâton.
Une discipline que les non-initiés par rapprochement assimilent volontiers aux "majorettes" et que les connaisseurs dont fait partie Stéphane affirment que c'est un vrai sport.
La saison dernière, il était devenu vice champion d’Europe 2 bâtons à Edimbourg en Ecosse, après avoir été double-champion d’Europe par équipe lors des deux précédentes éditions. Cette saison, il réalise une saison parfaite. Décrochant le titre de champion de France ( Le bâton d’Or ) puis faisant le doublé 1 bâton , deux bâtons lors des championnats d’Europe qui avaient lieu à Karlovy Vary en République Tchèque fin avril. Il sera fin juillet le seul représentant français qualifié pour les championnats du Monde qui ont lieu aux Etats-Unis. Nous l’avons rencontré ce samedi à l’entraînement
Ce double titre européen était-il une surprise pour vous ?
« Ce n’était pas une surprise. J’ai eu le bâton d’or un peu avant. J’avais bien travaillé pour. C’est une suite logique. Je me suis toujours qualifié pour les « Europe ». L’année dernière, j’avais fini second. C’est une progression normale. J’ai su ce que j’avais à faire. J’ai fait de bons passages. Du coup, je termine premier à l’unanimité des juges. »
Auparavant, il y avait un seul classement, hommes et femmes. Etait-ce une nouveauté ?
« Comme je vous le disais, c’était déjà valable l’année dernière. C’est une séparation logique car filles et garçons n’ont
pas du tout le même twirling. Le notre est plus physique. Celui des filles est plus basé sur le corporel. A regarder de près , c’est plus joli pour un non-initié. Techniquement au niveau la
rapidité de l’enchaînement des difficultés, c’est plus difficile pour les garçons. Ce sont deux twirlings complémentaires. »
Vous qui êtes devenu, Champion de France, filles et garçons confondus est-ce que ces deux titres européens
ont-ils le même goût ?
« Je préfère quand le classement est global. Le classement du Bâton d’Or m’a fait très plaisir.
Cependant le niveau chez les garçons est en constante progression. Si nous Français dominons pour l’instant, les Hollandais sont de plus en plus forts. La représentation européenne s’étoffe d’année en année. »
Quel ambiance a régné au sein du groupe « France » à Karoly Vary en Tchéquie ?
« Pour faire une analogie c’est comme au foot où plutôt à la natation. . Sauf que nous n’avons pas de supporters. Nos plus fidèles supporters sont issus de notre famille ou d'autres compétiteurs. Il y a vraiment l’effet bloc « France ». Dans les tribunes, chaque pays à son bloc et le but du jeu est de faire le plus de bruit possible. Il y a vraiment de la motivation. »
Votre principal concurrent est un Français. Etait-ce un vrai challenge de pouvoir enfin le battre dans une compétition internationale ?
« L’année dernière, il me battait régulièrement à cause d’une blessure récurrente. Cette année, j’ai réussi à toujours m’imposer par rapport à lui. Cette dualité est motivante. Mes résultats, viennent de la qualité de travail fourni à l’entraînement. Maintenant c’est de la routine. »
Un exercice 1 bâton, deux bâtons, c’est combien de temps ?
« 2 bâtons, c’est entre 2 et 2 minutes trente. En dessous, au dessous on a des pénalités. Pour le Un bâton, c’est 1min 30s .
Il y a des mouvements imposés. Tout le monde fait plus ce qui est demandé. Moi, mon point fort c’est pendant les rattrapages du bâton. Par exemple au lieu de rattraper le bâton par devant, je
rattrape main derrière le corps. (Un tour, deux illusions)»
Passez vous des mouvements de gymnastiques classiques ?
« Nous n’avons pas le droit. Actuellement, on est jugé sur la netteté de l’acrobatie. »
Un bâton qui tombe, c’est combien de points ?
« 0 .5 point d’enlevé. Cela fait beaucoup pour décrocher un titre. »
Quel est votre prochain objectif ?
« C’est l’AYOP : les championnats du Monde aux USA. En gagnant le bâton d’Or, on se qualifie pour cette compétition. Il
n’y a qu’un seul représentant français par an à faire ce déplacement. Mon objectif est d’essayer de faire du mieux possible. Cette compétition se déroule en fin juillet. Un top 6 serait génial
. »
Un voyage de ce type ou du genre Championnat d’Europe en Tchèquie demande sans doute beaucoup d’investissement financier de votre part , n’est-ce pas ?
« Ce qui est bien. C’est qu’avec la gestion de notre club (le bureau s’occupe de récolter des fonds en organisant soirées dansantes, des lotos, subventions de la mairie…), du coup, aux compétiteurs , cela nous coûte zero. Le club a pris en charge l’ensemble des coûts pour les participants. Pour les accompagnateurs, ils payent leur part. Nous sommes un des rares clubs en France à le faire. Car il y a une gestion du club saine Au début d’année, on a un planning prévisionnel sur l’année. On peut avoir des tenues « haut de gamme ». on a tout ce qu’il faut pour faire des résultats . Pour l’AYOP, c’est la fédération qui prend en charge le voyage. Tout le reste, c’est à moi de le débourser.. On reste dix jours là-bas, cela sera mes vacances. Mais c’est une seule fois dans la vie, car en gagnant le bâton d’or, on ne peut concourir une autre fois à cette compétition. Cette année c’était la 3e fois sur 36 éditions qu’un garçon gagnait le bâton d’or. »
Il y a combien de garçons en France qui pratiquent cette discipline ?
« Il ‘y a pas à proprement parler de statistiques. Il y a des juniors qui sont arrivés ; On doit être une trentaine en France. Mais plus cela va aller dans le temps plus la discipline va s’ouvrir aux hommes. Tout ce qui est rapidité, flash, technique, c’est typiquement masculin. Moi je trouve que les garçons devraient venir voir ce que c’est. Si on sait faire, la progression est rapide. C’est un vrai sport. »
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