2 Mars 2019
Employé par la ville de Vénissieux comme éducateur sportif, Gilles Florenson et depuis 2013 à la retraite. A 63 ans, cet ancien correspondant du journal Le Progrès était au départ ce jeudi 6 août au stade Balmont de la 4ème série du 100 mètres M60 des championnats du monde d’athlétisme masters.
Une série qui était un rêve pour lui dès qu'il a su que Lyon avait été choisi pour l’organisation de ces championnats. Une série qu’il n’a pas failli voir car ce membre de l’AFA Feyzin-Vénissieux a failli mourir un dimanche du mois de juillet 2014.
Cet ancien éducateur sportif qui a motivé bien nombre de petits vénissians à la pratique sportive, suite à un problème de prostate qu’il n’a pas voulu soigner car il avait peur d’avoir cancer, a contracté une insuffisance rénale. La suite il la raconte non sans une certaine émotion :
« Cela s’est dégradé avec une grosse fatigue, vomissements le matin, hémorragies nasales puis un dimanche de juillet 2014, j’ai eu une attaque cardiaque chez moi. Les pompiers sont venus très rapidement. Mon cœur ne battait plus. Mon épouse m’a dit que cela avait duré 6 minutes. Les urgentistes ont tenté une dernière fois de me ranimer. Le cœur est reparti sans doute parce que je suis un sportif (1). Je suis resté 4 jours dans le coma aux urgences de la Croix-Rousse. Le pronostic annoncé à mon épouse n’était pas très optimiste. »
Pourtant les examens qui suivront démentiront ce pronostic. La première étape de sa reconstruction aura pour cadre hospitalité Édouard Herriot où il fera trois semaines de soins intensifs.
« Lorsque je suis rentré chez-moi, j’avais perdu 15kg. Je n’avais que la peau et les os.
Je ne pouvais rien faire. Faire trois pas était une torture. J’ai cru que j’allais mourir.
Puis les jours passants, j’ai repris espoir. J’allais marcher à Parilly. Puis les marches sont devenues vigoureuses. Au bout de 3 mois, j’ai tenté de courir. J’ai fait 10 mètres. Puis au stade de Feyzin, j’ai un tour, j’ai refait de la musculation et me voilà inscrit pour ces championnats du monde auxquels je n’y croyais plus. »
Ce jeudi matin au départ du 100 mètres, Gilles était comme un cheval fougueux. « J’avais jaugé mes adversaires. J’étais sûr que je pouvais en griller 3 ou 4. J’arrachais la piste.»
Le coup de sifflet du juge-arbitre après le départ lui sera destiné. Gilles est disqualifié pour départ anticipé.
« L’émotion de me retrouver au départ a été trop forte. Il y a un an j’étais mort et là je piaffais. J’ai bougé au moment du départ. Cela s’est vu. Le juge arbitre a fait ce qu’il fallait qu’il fasse. Cela n'est pas grave, j'ai désormais la vie devant moi. »
(1) Gilles Florenson a été médaillé plus de 10 fois lors des championnats de France vétérans. Il détient toujours les records de sa catégorie à l’AFA Feyzin-Vénissieux notamment au saut en longueur (5m), triple saut (10m34) du 100 mètres (12.84) et javelot (37m)
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