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Sports VĂ©nissians

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Le blog du sport à Vénissieux


Seville 1982 : La belle injustice

Publié par Sports Vénissians sur 29 Octobre 2011, 11:00am

Catégories : #football

82FRANCE.jpgC'est en regardant dimanche la finale de la Coupe du Monde de rugby que m'est venu l'idĂ©e d'Ă©crire cet article. Dimanche , en cette  journĂ©e de l'arbitrage en France, M. Joubert l'arbitre du match d'Auckland n'a pas fait une jolie publicitĂ© Ă  tous ceux qui ont eu un jour envie de dĂ©venir eux-aussi arbitre. L'arbitre sud-africain  a Ă©tĂ© de son plein grĂ© oĂą Ă  son insu, le premier supporter  des "Blacks" pour ce que l'on pourrait appeler l'une des injustice sportive de ce 21e siècle.   

Il y a vingt neuf ans, un  8 juillet 1982 un autre arbitre a influĂ© sur le dĂ©roulement d'un match de football d’anthologie, une rencontre de celles dont on se rappellera encore pendantdes gĂ©nĂ©rations. Cela aurait pu devenir le « match Â» du  XXe  siècle si la logique avait Ă©tĂ© respectĂ©e et si les arbitres  dĂ©signĂ©s par la FIFA avaient appliquĂ© le règlement.
C’était le « Mundial Â» espagnol de 1982, le tournoi de toutes les surprises, celui  aussi des injustices. Bref un beau « Mundial Â» dramatique et passionnant. Un «  Mundial Â» avec une Ă©quipe d’Italie bousculĂ© au tout prĂ©liminaire par l’étonnant Cameroun de Roger Milla. une Ă©quipe d'Italie vainqueur en finale 3 Ă  1 de l’equipe d’Allemagne « mouillĂ©e Â» par l’injustice commise au dĂ©triment de l’AlgĂ©rie . Ces derniers vainqueur des Allemands 2 Ă  1 au tour prĂ©liminaire Ă©taient Ă©liminĂ©s par la complicitĂ© des "amis" autrichiens. Si les Italiens s’étaient fait pardonner en Ă©liminant au second tour l’Argentine, le BrĂ©sil et la Belgique puis en demi finale la Pologne. Les Allemands avaient eu Ă  fort Ă  faire avec des Français remontĂ©s comme des horloges. L’équipe française de Michel Hidaldo allait enchanter les spectateurs du stade Sanchez-Pizjuan Ă  Seville. Dans le quartier du Nervion, on aime le beau jeu et ce jour de juillet, la France fut grande mĂŞme très grande. Avec Platini, agression-schumacher-sur-battiston-8-juillet-1982-37b09.jpgGiresse, Tigana, Tresor, Rocheteau, Six, la France pouvait voir venir Le scĂ©nario andalous. Cette soirĂ©e  aurait dĂ» Ă©tre taillĂ©e sur mesure pour que le « beau Â» football triomphe du froid rĂ©alisme allemand. Il en fut autrement.  Avec une Espagne Ă©liminĂ©e prĂ©maturĂ©ment  tout comme les artistes brĂ©siliens de  TĂ©lĂ© Santana, il ne restait plus que la France pour faire vibrer  les cĹ“urs andalous . Une France avec un fort accent espagnol. Tout le monde le sait, les racines d’Hidalgo, Amoros, Giresse ou Soler sont d’origine ibĂ©rique. Il n’y avait pas de doute, on allait assister Ă  une rencontre historique. Elle le fut. BeautĂ© du jeu, drame, Ă©motion, suspense et le sel essentiel du football : des buts vont se succèder.

90 minutes de jeu et un incomprĂ©hensible match nul un partout  Ă  la fin du temps reglementaire et après une dĂ©monstration  de football Ă  la française. Un match nul injuste, un triomphe du beau jeu qu'une   barre transversale sur la frappe de  Manuel Amoros dans le temps additionnel avait . empĂŞchĂ©. Cette dĂ©monstration au passage Ă©tait ponctuĂ©e par une phase de jeu violente type XXL. Une "big" faute  sans sanction pour le gardien allemand Harald Schumacher qui envoya Ă  l’hĂ´pital  Patrick Battiston - Ce dernier sur l'action manqua  le second but français. Un incident  qui fait encore froid dans le dos 29 ans après. Une sortie volontaire d'Harald  et la tĂŞte de Battiston est  percutĂ©e violemment  par la hanche de l’Allemand. Aucun coup de sifflet, aucune expulsion, aucun carton, ni faute sifflĂ©e. Tout le monde avait vu dans le stade sauf  l’arbitre hollandais Charles Corver et ses assistants. Aveugles, blinds, ciegos.... S'ensuivra pendant qu'on soigne le Français sur la pĂ©louse des images hallucinantes.  Schumacher  complĂ©tement dans sa bulle dans un coin de 8-juillet-1982-tragedie-a-Seville_full_diapos_large.jpgses cages s’amusant avec un ballon . Battiston sans connaissance. Affolement autour du futur Bordelais, Ă©vacuĂ© sur une civière tandis que son grand copain Michel Platini lui prend la main jusqu'Ă  la sortie du terrain. « Patrick avait brusquement l'allure d'un type sur le point de nous quitter. Un type qui va mourir Â», se souvient Alain Giresse.  MAis le football est ainsi que "the show must go on". La prolongation  sera riche en buts, deux de chaque cĂ´tĂ© . La France avait pris les devants par  une volĂ©e spectaculaire de TrĂ©sor, puis un but et quel but de la tĂŞte de Giresse. A 3 Ă  1, la France de 1984 ou 86 aurait fermĂ© la maison. Mais le palmarès Ă©tait vierge depuis 1958, et cette Ă©quipe, l’une des plus belles que la France ait jamais eu, aimait jouer. Elle ne ferma pas le jeu.  Rummenigge pourtant blessĂ© entra en jeu et rĂ©duisit le score Quelques minutes après Fischer accomplit le miracle. La sĂ©ance de tirs au bits fut aussi dramatique. Giresse, 0-1. Kaltz 1-1. Amoros, 1-2. Breitner, 2-2. Rocheteau, 2-3.  Puis Stielike manqua le sien  2-3. Didier Six  s’avance. C’est sĂ»r, il va marquer et consacrer cette Ă©quipe. Schumacher, rĂ©apparaĂ®t alors. Oh terrible injustice, le gardien allemand virtuel carton rouge va arrĂŞter le tir de Didier. Littbarski, Ă©galise Ă  3-3. Platini futur ballon d’or  marque le sien. Rummenigge aussi. L’ultime tireur français s’appelle Bossis. Ce dernier  manque le cadre. A peine Ă©coute-t-il le chaud public sĂ©villan complĂ©tement abasourdi par une telle injustice de football. Lela-france-battue-par-la-rfa-dans-la-nuit-de-seville-rfafran.jpg panzer Hrubesch, qui n’a marquĂ© qu’un seul but dans ce championnat, un Hrubesch pataud fusille Ettori  et enterre la France entière et les amoureux du beau football avec. 

 

Michel Platini devenu ultra-cĂ©lèbre Ă  travers le monde  dira : "Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'Ă©motions que la demi-finale perdue de SĂ©ville... "

Une équipe de France qui s’illustrera quelques années plus tard. La leçon sevillane avait été retenue

 

 

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Photos et Vidéo : Tous droits réservés

 

Explication par le texte

 

Schumacher Ă©tait sorti pour Ă©viter que Battiston  marque. Au lieu de tenter de dĂ©gager le ballon, le gardien allemand ne s’occupa que du Français lui causant une forte commotion cĂ©rĂ©brale avec une fracture d’une vertèbre et lui cassant deux dents La faute fĂ»t si violente que le service medical fĂ»t oblige de prendre les plus grandes prĂ©cautions pour faire Ă©vacuer Patrick.  

«  J’ai pensĂ© avoir le ballon,  mais Battiston est arrivĂ© une seconde avant. J’ai sautĂ©  avec les genoux devant sans savoir oĂą Ă©tait le ballon, mais mon corps a vrillĂ© et c’est avec la hanche que je percutais la tĂŞte de Patrick. 25 ans aprèsj’aurais fait de mĂŞme. L’unique chose que j’aurais fait autrement cela aurait Ă©tĂ© d’aller voir Patrick qui Ă©tait allongĂ© sur la pelouse inconscient. Je suis retournĂ© vers mon but et j’ai jouĂ© avec un ballon car j’avais peur  des consĂ©quences. Â» dira Schumacher lors d’une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision retraçant ce match un quart de siècle plus tard. «J’ai Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme l’ennemi public n°1. J’ai reçu des menaces de mort. J’ai du embaucher des gardes du corps. Certains ont Ă©tĂ© jusqu’à menacer de sĂ©questrer mes enfants.»   ajoute le gardien allemand

Battiston pardonna  Ă  Schumacher.

Patrick  qui ne se rappelle qui de ce qui prĂ©cĂ©da l’action. « Michel Platini m’avait dĂ©livrĂ© une passe dont il avait le secret. Le terrain de jeu se reduisit en un grand couloir menant au but. C’était comme les Champs ElysĂ©es en aoĂ»t Ă  cinq heures du matin. J’ai vu surgir une ombre et après ce fut le trou noir. Â»

 

Sur le coup, l'arbitre nĂ©erlandais Charles Korver ne sanctionne d'aucune faute l'agression de Battiston par Schumacher. Il signale une remise en jeu en faveur des Allemands. Bronca du public sĂ©villan. Vingt-cinq ans plus tard, Korver reconnaĂ®tra son erreur dans un reportage diffusĂ© par la tĂ©lĂ©vision nĂ©erlandaise : « Quelques jours après la rencontre, j'ai visionnĂ© des images prises derrière le but allemand. Si j'avais la possibilitĂ© de rejuger cette action ? Je donnerais un carton rouge Ă  Schumacher. Mais sur le moment, j'Ă©tais sĂ»r d'avoir pris la bonne Â»
La nuit sévillane consommée, la crispation et les ressentiments seront nt si forts que François Mitterrand et Helmut Kohl sont contraints de signer un communiqué commun visant à dissiper le malaise ambiant.

 

 

Anecdote :

 

Hospitalisé dès sa sortie du terrain, Patrick Battiston avait cédé au médecin de garde sa tenue (short et maillot) de défenseur sacrifié. Plus tard, le médecin andalou fit lui-même don de cette panoplie au FC Séville, qui ne tarda pas ensuite à la léguer au président de l'UEFA, Michel Platini. Platini l'a remise l'année dernière à son grand copain Battiston. Un trésor de guerre qui appartient désormais au fils du défenseur tricolore, dont le nom suffit à réveiller nostalgie et révolte.

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Jeff 30/10/2011 12:38


pour en revenir au début de l'article sur l'arbitrage de la final de rugby je serais plus nuancé, en effet au rugby las regles sont tres compliquées et un arbitre les interprete selon sa
personnalité, il est vrai que dimanche de cette final l'arbitre a laissé couler le jeu malgré tout il a accordé un pénalité au bleu.
étant joueur de rugby , nous les joueurs on fait en fonction de l'arbitrage on ne discute pas la décision d'un arbitre c'est comme ca dans le rugby.


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