Partager l'article ! Pour un nouvel humanisme du sport: Le 8 mars dernier ont été rendus publics les résultats de la consultation nationale lancée par l ...
Le
8 mars dernier ont été rendus publics les résultats de la consultation nationale lancée par l’Agence pour l’éducation par le sport (APELS) et le journal Le Monde autour de
l’éducation par le sport. Les enjeux pour la mise en place de politiques publiques innovantes en matière d’éducation par le sport semblent être, enfin, perçus comme incontournables pour
notre pays, pour nos villes, pour les citoyens.
L’Agence pour l’Education par le Sport et le journal Le Monde souhaitent interroger les candidats à l’élection présidentielle afin de réagir sur cinq propositions prioritaires pour changer la place du sport dans la société.
Les pratiques sportives dans leur diversité (compétitives, urbaines, libres, de santé) sont des éléments
importants de bien être, de solidarité, de convivialité. L’Apels souhaite à travers cette dynamique nouvelle, redonner un sens aux politiques publiques locales qui sont les principaux acteurs
et financeurs de l’éducation par le sport.
Car au-delà des belles intentions comme « le sport pour tous » par exemple, la situation actuelle des pratiques
sportives mérite un diagnostic clair :
- dans de nombreux territoires, le taux de pratiques sportives est très faible (à Sevran, dans le quartier des Beaudottes, seulement 26% des personnes disant pratiquer un sport sont des femmes),
- les pratiques émergentes prisées des publics jeunes (pratiques urbaines...) sont encore trop peu soutenues par
les collectivités locales, et leur dimension sociale mérite d’être mieux reconnue,
- la formation des éducateurs a besoin d’être revue et mieux centrée sur des finalités sociales et éducatives, les liens entre l’école et les associations sont trop peu développés, etc.
L’Etat de son côté, se doit aujourd’hui, avec des moyens relatifs, d’accompagner des dynamiques nouvelles, de
réguler les pratiques entre le sport de haut niveau et le sport de masse, de rassembler les acteurs, de donner des précisions sur les compétences des collectivités. Ce rôle est majeur et la
façon de mettre en place ces objectifs le sera d’autant plus en étant à l’écoute des acteurs. Un Etat empathique est nécessaire.
Cependant, à l’instar du secteur de l’économie sociale et solidaire, des centaines de micros initiatives de sport socio-éducatif détectées par
l’APELS, et valorisées par le journal Le Monde chaque semaine, émergent partout en France.
Elles sont génératrices de convivialité, de solidarité, de santé publique. Elles sont portées par des hommes et des femmes remarquables et engagés, pour qui la priorité est souvent de soutenir les personnes.
Ce nouveau champ d’innovations sociales porté par différents types d’acteurs (associations, clubs, structures
d’insertion, collectivités territoriales ...) est à développer, à valoriser, à accompagner et à structurer. En effet, les acteurs sont en demande de rencontre, de liens nouveaux ; leur
modèle économique est à revoir. Cette dynamique nouvelle, largement inspirée par l’APELS doit être portée demain par les territoires et les acteurs qui auront la volonté de s’engager dans
une voie novatrice, avec un message et un sens des pratiques renouvelées, vers un nouvel humanisme sportif.
Faisant suite à une consultation nationale auprès de 1000 acteurs de l’éducation par le sport en France, l’Agence
pour l’éducation par le sport propose 5 axes stratégiques et prioritaires pour changer de regard sur le sport. L’APELS sollicitent les candidats à l’élection présidentielle pour les faire
réagir à ses propositions.
Cinq axes stratégiques et prioritaires pour changer le
sport
1. Renforcer les activités physiques et le sport scolaire (notamment dans le 1er degré)
- valoriser les partenariats entre l’Education Physique et Sportive scolaire et les acteurs sportifs des
territoires, - lancer un programme de sections sportives d’intégration, et de socialisation dans les zones (rurales ou urbaines en difficultés).
2. Mettre en place un fonds « Education par le sport »
- dédier 30 millions d’euros par an à des projets repérés sur le territoire national ayant une dimension sociale
forte. - soutenir chaque année 100 projets français autour de 3 axes prioritaires: insertion professionnelle, public jeune, lien social.
3. Identifier et placer les activités physiques et le sport comme le levier essentiel de santé publique sur les
territoires
- créer une commission « activités physiques » dans chaque Agence régionale de santé ayant pour objet d’inciter
et de rendre accessible les pratiques sportives prioritairement dans les territoires en difficultés (ZUS ou zones rurales pauvres) pour tous les publics.
4. Systématiser l’obligation d’un projet d’éducation par le sport dans chaque fédération sportive ayant une
délégation de service public
- mettre en place dans chaque fédération des diagnostics régionaux, avec une synthèse, sur la dimension sociale
du sport, - présenter chaque année le bilan éducatif et social de chaque fédération sur des critères précis.
5. Constituer un corps de 5000 éducateurs-médiateurs qualifiés
- faire financer ce corps de 5000 éducateurs de façon tripartite entre l’Etat, les collectivités, le secteur
privé ou le Fonds « Education par le sport »,
- donner à ces éducateurs une formation adaptée sur le modèle des emplois associatifs dans les départements de France, ayant une finalité éducative.