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Du haut de leur perchoir, les yeux inquisiteurs, les maîtres nageurs sauveteurs surveillent le bassin où s’ébattent jolies naïades et nageurs aux pectoraux prononcés.
C’estmercredi , il fait chaud et la piscine Auguste Delaune fait le plein.
Gardiens du temple, Véronique Bonnard et Ludovic Faure sont aux
aguets. Ce sont les deux maîtres nageurs présents sur le site et employés par la municipalité. Ils répondent à nos questions, les yeux rivés sur le bassin.
« Mazette, une noyade est si vite arrivée. « précise-t-ils.
Pendant qu’ils font leur travail, la « clientèle » s’amuse car elle est en vacances. On les imaginerait presque
envieux. Pourtant aucune jalousie de leurs parts. Pour Véronique : chacun son métier. « C’est très agréable de travailler en piscine extérieure en été. Déjà on s’amuse.
Nous sommes là pour appliquer un règlement et veiller à leur sécurité. Voir les gens dans le bien-être c’est rassurant. »
Véronique exerce depuis 25 ans. Après les piscines d’Irigny et de nombreuses années à Cusset (Villeurbanne) , c’est aux
Minguettes qu’elle a posé ses sandalettes. « C’est la seconde saison que j’y travaille. Cette piscine est dans un endroit sensible parce que les enfants sont difficiles à cadrer
mais il y a une équipe sur le site très soudée et qui connaît la population et avec qui il est très facile de travailler. Tout règlement est appliqué à la lettre. Il n’y aucun débordement. Le
cadre est exceptionnel. Peu de villes peuvent se
targuer de telles conditions. Autre fait important, les mômes ont à leur disposition un panel d’activités physiques impressionnant. Cela leur permet de passer un été
tranquille. »
Pour Ludovic, Vénissian bon teint et habitué des lieux pour y avoir nager de nombreuses années sous le maillot du CMOV Natation,
la profession a ses bons et mauvais côtés. « Durant ce mois de juillet vu les aléas de la météo, on s’est beaucoup ennuyé…
Il faut reconnaître, nous avons un métier que nous avons choisi. Nous n’avons pas les mains dans le cambouis. C’est un métier que
nous sommes heureux de faire. Venir travailler tous les matins, c’est un plaisir.
Etre MNS, c’est un vrai travail. Nous ne sommes pas que surveillants. Nous sommes le contact privilégié du public. Nous
sommes amenés à les connaître enfants comme adultes. Nous avons un rôle éducatif. Pendant cet été, nous avons eu des enfants qui sont là du 1 juillet au 31 août, de 10h du matin, jusqu’à la
fermeture. J’exagère peut-être un peu, mais je crois que nous les connaissons mieux que leurs parents. Parfois nous sommes la halte-garderie car certains parents ne peuvent les mettre ailleurs faute de moyens ou de places. Je n’ai aucune
jalousie de voir ces personnes prendre du plaisir, se détendre parce que je prends du plaisir à les surveiller. Même quand il fait chaud, je n’ai pas envie d’y piquer une tête. Mon passé de
nageur fait qu’aujourd’hui je n’ai plus aucune envie de me taper une longueur sauf dans le cadre de mon métier. J’exerce depuis 1998. Je sus présent sur les lieux depuis 5 ans. Je ne comprends
pas le dénigrement par certains de cette piscine. Oui c’est les Minguettes et alors ! Cette piscine est avant tout familiale. C’est un public de quartier qui la fréquente. C’est
leur piscine, leur lieu. Sur le site, nous n’avons pas de soucis particulièrement. Il y a des emmerdeurs mais comparativement à ce que j’ai connu ailleurs c’est de la roupie de sansonnet. Quand
je viens travailler, je n’ai pas de boule au ventre. J’adore cette piscine. Pourtant en venant ici, j’ai perdu 400 euros par mois mais tant pis. J’ai retrouvé de la sérénité dans ma tête,
dans mon corps et ma famille»