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Dimanche 2 octobre 2011 7 02 /10 /Oct /2011 12:00

Cordillére royal , Bolivie 2011 670Lise Wagner a 32 ans. Non voyante, c’est une adhérente assidue de l’association vénissiane GTA Handic’Alpes qui  a pour objectif de permettre la  pratique de la randonnée pédestre en montagne, avec des personnes déficientes visuelles.
Le rêve de Lise était de  parcourir la Cordillère Bolivienne et d’atteindre le sommet de l’Huyna Potosi, un sommet  se situant à 6088 mètres.
"Pour moi, c'était un rêve, mais plus que cela, c'est aussi une expérience qui peut donner envie aux personnes handicapées voulant faire de grandes choses (...) La Bolivie est un pays qui me plaît depuis lCordillere-royal---Bolivie-2011-1127.JPGongtemps," confie-t-elle.

Au cours de ce mois de septembre accompagné de Philippe Gaudiez le président de GTA Handic’Alpes et des cinq autres personnes de l’association Handicap Evasion ont tenté de réaliser le rêve de Lise.
Après une acclimation de 3 jours , l’expédition pris la route  a partir du village  Copacabana aux bords du lac Titicaca  près de la frontière avec le Pérou jusqu’à  Huayna Potosi situé à 25km de La Paz.
Lise confie que l’un des guides affectés à l’expédition a pris peur quand il a réalisé qu’elle était non-voyante. Une appréhension vite oublié, Il est vrai que Lise Cordillére royal , Bolivie 2011 820n’est pas à son premier sommet atteint .  L’ascension  de l’Huyna Potosi  commença de nuit.. Lise était bien résolue à arriver au sommet malgré quelques soucis de santé. «  Je suis arrivée à 5300 mètres, mais je me suis senti si mal que j’ai du redescendre au refuge » affirme Lise a qui il restait 700 mètres à faire pour atteindre le sommet.
Son exploit a été mis en exergue par la presse bolivienne. Des journaux comme La Prensa, El Dia en ont parlé. L’un des vétérans  de l’alpinisme andin a souligné l’exploit de la Lyonnaise. « Ce fut une belle aventure. Notre seule difficulté a été l’annulation de notre voyage retour en France. Cela s’est terminé dans un cinq étoiles aux frais de la compagnie aérienne. Passer de l’éclairage à la bougie pendant  deux semaines au luxe, cela a été un choc pour tous» confie Philippe Gaudiez à son retour à Vénissieux

 

Rencontre avec  Lise Wagner :

 

Cordillere-royal---Bolivie-2011-1161.JPGQu'est-ce qui a motivé votre tentative de grimper en haut de l'Huayna Potosi  ? 

« En fait, mon objectif initial, en choisissant la Bolivie, était de partir  à la découverte de ce pays qui me fascine depuis des années par sa culture  et ses traditions. Le trek m'a semblé être un bon moyen d'y parvenir. Quand à l'ascension du Huayna Potosi, elle était proposée en option, et  c'est alors que s'est réveillé mon goût du défi. Je me suis alors fixé comme  objectif de dépasser les 6000 mètres ! »

 

Qu'est-ce qui vous a arrêté à 700 m du but ?

« Le mal des montagnes sans doute. Au départ du refuge, j'ai été prise de  vomissements et vidée de toutes mes forces. J'étais malgré tout déterminée à  monter et notre guide m'y a fortement encouragée. Cependant, à 5300 m, j'ai  dû renoncer

 

Quels souvenirs gardez-vous de votre séjour en Bolivie en Bolivie ?

« J'ai été très touchée par la chaleur de l'accueil. Comme dans chacun de  mes voyages passés, j'ai aimé partager le mode de vie des habitants.  J'ai également découvert par le biais de mes accompagnateurs des paysages  inédits. Je remercie vivement l'agence Terra Andina et notre guide de haute montagne  Jaime Quispe, pour n'avoir mis aucun obstacle à ma participation à ce trek  en raison de mon handicap. C'était une première pour eux et je suis très  reconnaissante de la confiance qu'ils m'ont accordée. »

 

Est-ce que cette tentative ne vous ouvrent-elles les portes pour d'autres  grimpées du même style voire plus difficile?

« Si l'occasion se présente, je retenterai l'aventure ! Mais ceci ne se fera  pas sans une bonne préparation. Et nous avons tout ce qu'il faut en France. » 

 

Avez-vous d'autres objectifs en 6541montagne à atteindre ?

« Il y a tant de sommets dans le monde que j'aurai des objectifs jusqu'à la  fin de mes jours. Chaque nouvelle course est pour moi un nouveau défi. »

 

N'est-ce pas difficile d’être non-voyante dans la société dans laquelle on  vit ?

« Mon handicap, je me lève avec le matin, je me couche avec le soir, et il  m'accompagne tout au long de la journée. Tout est compliqué : la vie  quotidienne, les déplacements, l'accès à l'emploi, l'accès aux loisirs, le  rapport avec les gens, les préjugés... Malgré tout, je mène une vie riche et  parfaitement heureuse. Je milite pour qu'il puisse en être de même pour  toutes les personnes non-voyantes. Dans le domaine de l'accessibilité, notamment, il reste beaucoup à faire.  L'urbanisme moderne, les grandes places, les zones de circulation partagée  engendrent pour nous une perte totale de repères. La prise en compte de nos  besoins est encore beaucoup trop rare et il devient souvent très dangereux  de circuler seul. J'en veux pour preuve la mésaventure d'une amie malvoyante  qui s'est étalée de tout son long dans le bassin de la place de la  République il y a 3 jours. Elle s'en tire avec un bon rhume et quelques  contractures, mais l'accident aurait pu avoir des conséquences bien plus  graves. Depuis la loi du 11 février 2005, il est certain que les mentalités évoluent  vis-à-vis du handicap dans la population générale. Cependant, les  législateurs semblent chercher tous les moyens de revenir en arrière, encore  une fois avec la proposition de loi Doligé qui remet en question  l'obligation d'accessibilité des bâtiments neufs. »

 

Photos : GTA Handic'Alpes et Droits réservés

Par Sports Vénissians - Publié dans : handisport - Communauté : Sport citoyen
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