11 Décembre 2009
Pour la première édition des « lames d’or », sorte d’Oscars instaurées par la Fédération française d’Escrime, c’est un épéiste vénissian qui a été primé pour celui du fair-play. Une qualité dont il fait preuve, tant lors des tournois régionaux que sur les circuits nationaux où sa sportivité est unanimement reconnue. . Hervé Lapierre 30 ans, épéiste de talent, médaille de bronze ce dimanche au Circuit national de Toulon a été élu par ses pairs. Il nous explique les raisons de ce choix.
« Cela a été un long parcours. Il y a eu une première désignation au niveau de la
Ligue du lyonnais par un comité de sélection composé entre autres d’escrimeurs, arbitres, dirigeants, maîtres d’armes. Le choix ? Sans doute parce que j’ai une carrière assez clean, je n’ai
jamais contesté une décision.
Ensuite il a fallu convaincre au niveau national, parmi quinzaine de personnes retenues. Il y a une première sélection de cinq noms. Au final, j’ai été élu par un comité de huit
personnalités de notre discipline. D’après les échos que j’ai eu cette décision a été salué par l’ensemble des maitres d’armes. Cette récompense est gratifiante.. C’est une reconnaissance
pour le travail fait par mon ex-maître d’armes Jacques Lacroix. C’est lui qui m’a appris a être comme je suis.»
Cela ne vaut quand même pas un titre obtenu sur la piste ?
« C’est une récompense fédérale, tous les tireurs sont placés sur le même pied d’égalité,
médaillés aux J.O ou pas. Etre sur l’estrade à côtés de Gauthier Grumier actuel n°1 mondial et récompensé comme le meilleur escrimeur ce n’est pas n’importe quoi. Je relativise cependant car si
j’ai été primé d’autres escrimeurs méritent autant que moi cette distinction. Cela arrive à tout le monde de remettre une touche.»
Quels sont les projets pour la suite de ta carrière ?
« Je m’entraîne deux fois par semaine. Je concilie travail, paternité et ma discipline. Je continue à me faire plaisir sur la piste. Ce week-end à Toulon, je me suis régalé. Il y
avait toute l’équipe nationale. J’ai perdu devant Jean-Michel Lucenay le champion olympique par équipes. Juste avant j’ai battu, Yannick Borel un des membres de l’équipe de France.
Je n’étais pas seul puisque mon copain de club Grégory Jeunet-Mancy finit 12e. En 2010, je serais présent aux Circuits nationaux de Strasbourg et Vénissieux (février 2010) puis
ensuite je participerais aux championnats de France N1 en individuel et pourquoi pas obtenir une sélection pour une Coupe de Monde même si le mode de sélection a changé. Lles huit
meilleurs sont retenus et huit autres qui les accompagnent en équipe nationale B.»
Vous n’avez pas été trop déçus d’avoir été éliminés avec Vénissieux Escrime en 8e de finale du Championnat de France par équipes par la Garde
Républicaine ?
« Forcement., mais la décision s’est faite au match aller et retour sur une seule touche. On relativise puis on prépare les barrages de maintien du mois de juin à Boulazac face à Rodez, Nîmes et le PUC. Deux équipes resteront en N1 et les autres descendent en N2. Cela sera très difficile. »
Qu’est-ce qui vous a manqué pour
atteindre le très haut niveau, par exemple participer à des J.O.?
« J’ai commencé l’épée en cadet. Le temps à réussir d’adopter la technique épée et faire des résultats, c’était déjà trop tard. Actuellement la fédération mise tout sur la
catégorie cadet. IL y a eu pour moi un décalage irréversible dans les sélections. Par contre pour un tireur qui n’a jamais été à l’INSEP ou dans un gros club parisien, je fais une belle
carrière sportive. Vénissieux Escrime est une microstructure par rapport aux clubs mastodontes de la discipline. »
As-tu réussi à te faire des amis dans ce milieu ?
« Oui, la discipline est bonne enfant. Là où j’ai le plus appris c’est en Coupe de Monde. Entre tireurs de notre génération on se connaît tous dans la vie mais attention pas sur la piste. Notre discipline reste basée sur le respect de l’adversaire. »
Pourrais-tu battre le numéro 1 français actuellement ?
« Oui pourquoi pas. Je peux sur un jour et c’est tout à fait réalisable. Dans la durée d’une saison c’est plus difficile. »
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