Comme
dit Etienne Bally en ce temps là, l'athlétisme c'était autre chose. Bien avant Claude Piquemal ou Roger Bambuck, un Français s'est offert
le titre européen de l'épreuve reine du 100 m en 1950 à Bruxelles, le récipiendaire s'appelle Etienne Bally. Un Vénissian qui plus est ! Etienne qui figure dans le même
palmarès qu'Armin Hary champion olympique à Rome ou Valery Borzov en 1976 et 1980, Linfofd Christhie plus recemment Bref du lourd !
Né en 1923 à Vénissieux et demeurant sur la commune, il était récemment le parrain de la manifestation ayant eu mi-décembre consacrant la création officielle du nouveau club d’athlétisme AFA
Feyzin-Vénissieux.
Ce sprinter, multiple champion de France, qui a eu 28 sélections nationales et qui a été capitaine de cette équipe de 1951 à 1952 est le grand témoin d’une
époque.
Il a bien voulu engagé le dialogue avec nous; nous l'en remercions .
De quel quartier êtes vous à Vénissieux ?
« Cela va surprendre les plus jeunes. Je suis du quartier du chien situé entre l’école Pasteur et
la rue des Glunières. Un quartier maintenant en démolition, assez animé et habité à l'époque par quelques familles françaises, des
Espagnols et des Romanichels. Quand j’étais gamin, j’habitais le bas du quartier, maintenant à la retraite j’habite le haut à 100 mètres du gymnase Ostermeyer. »
En tant que Vénissian, êtes-vous content de la création de l’AFA
Feyzin-Vénissieux ?
« Bien sur ! Il y a eu un club d’athlétisme pendant la seconde guerre mondiale qui a été fondé par deux personnes qui adoraient la
discipline. A la fin du conflit, ces personnes ont été éloignées de Vénissieux. Cela s’était arrêté là. J’ai fait partie du club qui s’appelait le Sport Olympique de Vénissieux de 1941 à
1943.»
Pensez-vous que la nouvelle association sera plus pérenne ? ?
« Sans piste, cela va être difficile, sauf avoir une équipe de crossmen. Il faut avoir les moyens de s’entraîner bien que le stade Jean-Bouin à Feyzin soit le véritable point stratégique du club aujourd’hui.»
Quel était votre club lorsque vous êtes devenu champion d’Europe du 100 m ?
« J’étais au FC Lyon . Le club avait disparu sur la commune où j’habitais. Pour des raisons de commodité, c’était l’association la plus proche. Le club lyonnais était à l’époque une référence. J’avais eu des propositions et même une licence au LOU en 1944. Comme j’étais aux chantiers et que je suis tombé malade après, je n’ai pas pu honorer cette adhésion. Je n’ai jamais couru pour le LOU. Vous savez , j’ai été athlète de 1941 jusqu’à en 1953, l’athlétisme m’a couté de l’argent. Je n’ai rien gagné.»
Vraiment ! Votre titre de champion d’Europe ne vous a rien rapporté ?
Si mon club m’a fait un joli cadeau et la mairie via son maire de l'époque Louis Dupic a fait un effort, ils m’ont offert un superbe service de table de Limoges. D’argent, je n’en jamais vu . Si, peut-être une fois en Italie ou un organisateur m’a proposé une enveloppe avec 500 lires. Il disait c’est pour vous. J’ai refusé poliment. A l’époque pour cela, on pouvait être exclu de la fédération qui était 100 % amateur. Jules Ladoumègue ou le Finlandais Pavo Nurmi n’ont pas eu la carrière qu’ils auraient du avoir avec des faits similaires. Maintenant qu’il y a prescription, ce promoteur m’a quand remis dans la poche l’enveloppe. C’était une autre époque. »
Avez-vous
des petits enfants qui perpetuent votre nom dans la discipline ?
« Il n’y rien aura plus de Bally après
moi. »
(Photos archives avec l'aimable autorisation d'Etienne Bally)
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