Partager l'article ! Du football à l'entreprise : Un but pour 25 Vénissians: « J’étais tombé dans la délinquance. Le sport m’a donné les outils ...
« J’étais tombé dans la délinquance. Le sport m’a donné les outils pour m’en sortir. » Ces propos sont
ceux d’un champion du Monde : Emmanuel Petit . Ce mercredi après-midi il était présent dans les locaux du Centre de Recherche et d’Education Sport et Santé à Vénissieux cher à
Béatrice Clavel. Accompagné de Bernard Barbet président de la Ligue du football amateur, d’Andrée Loscos l’adjointe aux sports et Patrick Prade président de l’OMS, il est venu remettre à 40 jeunes de 18 à 26 ans de la région lyonnaise leur Certificat Européen de Compétences Foot et Entreprises. Dans le lot des
récipiendaires 25 Vénissians tous joueurs de l’AS Minguettes.
Cette certification créée à l’initiative de la Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE)* représentée ce mercredi par Vincent
Baholet son délégué général et la Fédération Française de football a récompensé des jeunes pour leur engagement dans leur sport, leur apprentissage de la vie professionnelle. En intégrant
le dispositif « Un But pour l’emploi » dont le parrain est Emmanuel Petit, chaque année près de 120 jeunes sur toute la France (Rennes, Toulouse, Paris,Grenoble, Nantes…) sont conseillés, formés pour
mieux connaître le monde de l’entreprise, ses codes et ses métiers. Le dispositif vise à transférer les savoirs du foot (règles, collectifs …) dans le monde du travail. Il s’appui sur le 8
compétences clés européennes**
A l’issue d’une période d’observation sur un terrain de foot, en entreprise ou en formation, les jeunes ont droit à la certification de leurs acquis
(informels, sociaux, formation, entreprise et valorisation).
L’association vénissiane CRESS est le garant scientifique de l’opération. Son rôle est d'évaluer les jeunes.
Une exigence demandée aux partenaires de l'opération par le Conseil Régional qui finance le dispositif. A noter que Vincent Baholet dans son discours annonce un taux de
placement dans l’emploi de 60%. Ce dispositif est financé par le Conseil Régional
FACE a souhaité donner une envergure européenne à cette certification s’appuyant financièrement sur le programme Leonardo
de la CEE.
Programme qui soutient la mobilité qui favorise l'employabilité et le transfert de compétences.
Les réactions
Salah Ouilem jeune footballeur de l’ASM qui a été récompensé, ce certificat est une reconnaissance de son
investissement : « Nous avons été évalué sur des notions comme le savoir-vivre. Je suis étudiant, j’espère que ce certificat sera un tremplin pour l’emploi. »
Beatrice Clavel présidente du CRESS : « Avec FACE, en partenariat avec la FFF nous avons évalué 120 jeunes dont 25 de l’AS Minguettes. Nous
espérons que ce dispositif qui se conclut en septembre 2012 sera poursuivi. »
Vincent Baholet délégué général FACE :
« C’est un programme agir pour l’emploi. . Ce sont 400 heures de formatio données à des jeunes qui sont sortis du système. .
Ce programme comprend aussi trois partenaires étrangers : DIE (Allemagne), Granoforma (Espagne) et Cenfim ( Portugal).»
Bernard Barbet président de la LFA : « Le football peut aider à faire sortir un jeune de l’exclusion. Ces certificats de compétences leur
permet d’être reconnus au delà de nos frontières. Je souhaite à tous ces jeunes de l’envie, de la volonté, du courage et beaucoup de travail.»
Andrée Loscos Adjointe aux sport de Vénissieux : « Nous soutenons une politique de ville et non pas des quartiers. Le sport peut-être un formidable levier pour amener à l’emploi . La municipalité s’implique fortement dans la vie dans les quartiers, dans l’insertion sociale et professionnelle. J’attends toujours l’aide la FFF aux clubs amateurs. »
Medhi Gana éducateur à l’ASM : « J’espère que ce dispositif puisse continuer dans le temps. »
*FACE Grand Lyon réunit 40 entreprises adhérentes et 100 entreprises actives
** Communication dans la langue maternelle : Faculté d’exprimer et de comprendre des idées, des sentiments et des
faits, par écrit et par oral, d’avoir des interactions linguistiques appropriées dans la vie sociale et culturelle
Communication dans une ou plusieurs langues étrangères : Mêmes facultés que pour la langue maternelle, adaptées dans une langue étrangère en fonction des besoins, plus attitudes
positives face aux différences culturelles, et une curiosité envers les langues et la communication interculturelle.
Compétence mathématique et compétences de base en sciences et technologies : Aptitude à utiliser un raisonnement mathématique dans la vie quotidienne ; maîtrise et emploi des connaissances servant à expliquer rationnellement le monde de la nature ; connaissance et compréhension des apports des sciences sociales et humaines.
Compétence numérique : Usage sûr et critique des technologies de la société de l’information, conscience de ses enjeux, maîtrise des technologies de l’information et de la communication.
Apprendre à apprendre : Capacité à organiser et être responsable de ses propres apprentissages, à gérer les obstacles, à évaluer les résultats de ses apprentissages, connaître les offres d’apprentissage.
Compétence sociale et civique : Compétences personnelles, interpersonnelles et interculturelles, attitudes permettant à un individu de participer à la vie sociale, professionnelle, citoyenne
Esprit d’initiative et d’entreprise : « capacité de passer des idées aux actes » : Capacités à créer, innover, prendre des risques, à programmer et gérer des projets en vue de la réalisation d’objectifs, Sensibilisation aux valeurs éthiques de l’entreprenariat dans une société démocratique.
Sensibilité et expression culturelles, créativité : Conscience de l’importance de l’expression créatrice d’idées, d’expériences et d’émotions sous des formes multiples (musique, arts du spectacle, littérature et arts visuels).
Questions à Emmanuel Petit
Quel est votre ce type d'opération ?
« Enfin….Cela faisait tellement longtemps que j’attendais un signe fort. Il intervient grâce au monde de l’entreprise via le football. La mission du sport et du football c’est cela. Ce
sont les premières marches dans la vie active ou tout court. Aujourd’hui on fait l’apologie de l’individualisme. Les gens qui sont porteurs de valeurs se retrouvent dans la marginalité. On fait
un amalgame de beaucoup de choses. La crise a bon dos. On rajoute dessus les problèmes ethniques, raciaux, religieux . Cela ne fait qu’accroître les distinctions
sociales. »
D'après l'Observatoire des inégalités, plus de la moitié de la population des quartiers en difficulté ne possède aucun diplôme contre 36 % des résidents hors de ces
territoires..Que pensez-vous justement du desengagement de l’Etat français sur ce sujet
?
« Pour moi le fonctionnement de l’Etat et de l’Education nationale sont devenus obsolètes. Il n’y a aucune remise en cause de sa part. J’ai le sentiment qu’il y a un fossé
qui se creuse entre la classe politique et monsieur tout le monde. Nos politiques ne descendent sur leur terrain qu’en vue des élections. Après leurs promesses, à aucun moment des actions
ne sont mises en place. En tant que français cela m’interpelle. On ne vit que sur un passé qui est révolu depuis très longtemps. La France n’est que l’ombre d’elle-même. Si on peut envoyé un
signe fort au travers du monde de l’entreprise et le sport, si on peut redevenir une nation puissante dans les valeurs morales et sociales, il y aura de l'espoir. Le renouveau passe
par ce genre d’entreprises. »
Ce genre de manifestation n’est-elle pas justement un paravent à l’absence de politique nationale sur le sujet
?
« Vous savez aussi bien que moi que l’Etat ne résous pas tous les problèmes. Mais il est vrai que dans certains domaines où l’Etat est le tuteur, il se désengage progressivement ;
Il ne répond pas à ses responsabilités. On est des laissé pour compte. »
En tant que personnage public, est-ce que vous arrivez à vous faire entendre ?
« Depuis très longtemps, on m’a obligé à vivre dans la marginalité. Ma façon de penser ne correspond pas aux critères d’une certaine société. Aujourd’hui je me félicite qu’il y ait une prise de conscience générale. J’espère qu’une fois pour toutes, les gens qui sont décisionnaires prennent enfin les bonnes décisions. »
Photo d'E. Petit seul : RB (merci pour le cadeau)