14 Juillet 2009
Quand un champion d'Europe en titre vous annonce que son rêve est de devenir champion du monde puis olympique,
le journaliste écoute . Ce papier du 15 février 2009, est assez révélateur de la trempe du jeune combattant vénissian
La maîtrise
d'un jeune champion d'Europe
Début février à Paris, à 15 ans, le karatéka cadet du Sen No Sen : Antoine Cuenca est devenu champion d’Europe en moins de 52
kg.
Une grande première pour le club vénissian, car c’est son premier champion d’Europe toutes catégories confondues
D’origine espagnole, Antoine vit avec ses parents à Saint-Laurent-de- Mure. Il est élève en seconde au Lycée Jean-Paul Sartre à Bron. Le Laurentinois à découvert la
discipline tout petit : « Mon père
en faisait. Je devais avoir des couches culottes que j’étais déjà sur les tatamis. J’ai fait du football et du karaté. J’ai arrêté le foot rapidement. J’ai débuté le karaté à Saint-Laurent .
Ensuite je me suis inscrit à Corbas. Quand j’ai atteint un bon niveau, je suis venu à Vénissieux pour bien me former.Pourtant il y a deux ans j'ai failli tout arrêter. Je n'arrivais qu'à
collectionner des places de cinquième.»
J'ai failli arrêter le karaté il y a deux ans
Au mois d’avril 2008, il a passé un cap avec sa
présence comme finaliste au championnat de France.
Antoine dit souvent : « Quand on dispute une finale, on n’a pas le droit de la perdre ». Sa détermination ne viendrait-elle pas de cet échec? « Non plutôt, c’est la mentalité que nous inculque Stéphane Gothuey et Djamel Bezriche.mes deux entraîneurs. » précise Antoine déjà bien
mature.
Son palmarès il le construit justement depuis cette finale perdue. Il s'est classé troisième lors de la Coupe de France, puis il a gagné l’édition suivante. C’est
grâce à cette victoire qu’il a été sélectionné en équipe de France. Depuis il a effectué divers stages fédéraux. « Je suis passé de l’inconnue au titre de champion
d’Europe en moins de 6 mois. » précise-t-il
Pour le champion , les Championnats d’Europe ont été fastueux, il nous décrit son voyage parisien :
« J’y suis arrivé mercredi soir. Le jeudi, nous nous sommes entrainés. Mon jour de
compétition était le vendredi.Je suis resté samedi et dimanche pour encourager les autres sélectionnés.
Je n'avais rien à perdre
J’ai su dés le départ que j’avais une réelle chance de
m’imposer. Je me répétais que si la fédération me sélectionnait c’était pour que j’aille au bout. Je n’avais rien à perdre.
Dès mon premier tour ou j’ai sèchement éliminé un Croate (6 à 0), j’ai su que j’allais gagner.
J’avais bien observé mes adversaires. Mon entraîneur national a confirmé mes observations.
Le seul moment de frayeur a été contre un Macédonien qui était l’un des meilleurs de la catégorie.»
Avec ce titre en poche, Antoine se projette sur les futurs championnats de France du mois d’avril. « Gagner les championnats de France sera aussi difficile que de gagner les
championnats d’Europe. Ma participation aux championnats du Monde de la saison prochaine passe par une victoire en finale au mois d’avril car je passe junior la saison
suivante.»
Je veux être champion du monde et pas qu'une
fois
Comme tout sportif de son âge, il rêve des J.O. : « Cela ne dépend pas de moi puisque notre discipline n’y figure pas. Le jour où le karaté rentrera dans le giron olympique, je sens
que je vais faire des sauts de joie. Puis je vais tout donner pour y être présent.»
Pour le Laurentinois si le karaté est une bonne partie de sa vie, les études ne sont pas pour autant absentes des ses plannings: « Je voudrais d’abord passer mon bac .
Mon futur je l’imagine comme professeur de karaté, c’est une évidence. Je voudrais simplement réussir ma vie.»
Est-ce que le titre européen a-t-il changé sa vie d’adolescent ? Antoine répond sans ambages : « Le karaté a façonné mon caractère, j’étais réservé et
timide. Maintenant je suis champion d’Europe ; mais cela n’a pas changé ma vie. Quand je me balade, personne ne le sait. Ce n’est pas un sport médiatique. L’essentiel
est que moi je le sache. »
Pour décrocher ce titre Antoine se soumet à un entraînement d’une heure et demie trois fois par semaine. « Avec les entraînements que Djamel et Stéphane font cela suffit amplement. Nos entraînements au Sen No Sen valent ceux d’une semaine en sport études karaté. Ce sont des exercices très courts mais très intenses. Je ne fais pas encore de musculation. Cela ne serait pas une bonne idée. Je suis en moins de 52 kg et je fais 51 kg. »
Redescendre sur terre
Son futur dans la discipline ? : « Je veux être champion du Monde et
pas qu’une fois et même en senior. » affirme-t-il sûr de lui.
Quand Antoine était petit, il avait accroché sur les murs de sa chambre des posters d’Alexandre Biamonti, un grand champion. « Chaque fois que je
l’approchais, je lui demandais des autographes et puis depuis le mois d’août c’est mon entraîneur national. Nous avons gagné le championnat d’Europe ensemble. C’était lui qui était sur la chaise
pour me coacher. C’était un privilège. » conclut-il
Pour Stéphane Gothuey son
entraîneur, le titre est une bonne surprise : « Je ne pensais pas qu’il irait au bout. Nous attendions une bonne performance, voire un podium. Si au départ on me
l’avait dit, je n’aurais pas cru. On s’attendait plus à une performance de Mallorie Roig (autre karatéka du Sen No Sen sélectionnée pour ces championnats d’Europe)
qu’Antoine. »
Depuis Le Laurentinois est devenu l’exemple à suivre au Sen No Sen : « La preuve qu’en sortant d’ici, nos jeunes peuvent prétendre à des titres internationaux. Depuis le
titre, les petits sont vraiment motivés. Cette saison c’est l’apothéose avec la sélection au mondial de Kherfi. » précise l’entraîneur
Pour Stéphane Gothuey l’important pour Antoine est de reconcentrer sur les prochaines échéances : « Mais pour cela il va falloir
qu’il redescende un peu sur terre et reprendre l’entraînement et le travail et puis après si cela passe tant mieux pour lui et pour le club. »
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co 15/07/2009 14:59