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Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

Toute l'actualité de la vie sociale, économique, politique, sportive et culturelle de Vénissieux

Voyage au bout de la pandémie

La pandémie COVID-19 a terrassé bon nombre de Français. À jour, plus de 26 000 Français sont décédés. Heureusement bien d’autres plus nombreux l’ont vaincu.
Si le temps n’est pas venu de chanter victoire et de régler certains comptes, car ce satané virus est loin d’être vaincu, des personnes qui ont été touchées en ayant approché de trop près ce virus couronné témoignent.
Gérald De Haro est un de ceux-là.


Sur Sports Vénissians qui n’a pas entendu parler de cet entraîneur emblématique.
Car mis à part Luis Fernandez, il est l’un des seuls vénissians à avoir été sacré champion de France élite comme entraîneur d’un sport collectif.
Certes comme adjoint de Sead Hasanefendic lors du titre de champion de France de handball 1992, diuble vainqueur de la  Coupe de France 1991 et 1992, mais demandez aux Lathoud, Monthurel…Ce qu’ils pensent de l’entraîneur et vous comprendrez.
Ensuite, Gérald a voyagé entre Saint-Genis-Laval et son club de cœur.
Bien avant qu’Éric Forest et Olivier Odisio n’occupent le poste de manager de l’équipe fanion vénissiane, c’est encore lui, le dernier, qui avait permis aux locaux de rejoindre le niveau Nationale 1, antichambre du handball professionnel.
Depuis trois saisons, il s’est employé à valoriser les espoirs féminins et depuis deux saisons la réserve du VHB.

Comme tout un chacun, son activité a pris fin début mars, la Fédération ayant décidé de stopper les compétitions.

C’est lors d’une conversation amicale fin mars avec Gilles Clauss le président du VHB que j’ai appris que Gérald avait été contaminé par le COVID-19
Tenu au courant par le président du VHB,  deux semaines de grosses incertitudes avaient suivi.
Par ci et par là, des témoignages du monde du handball étaient transmis à son fils et à sa famille.
De ce trou noir, Gérald De Haro, ne se souviens de rien.
« Les dernières images que je garde, c’est mon docteur appelant le 15 pour que je sois hospitalisé de toute urgence… et puis après plus rien. Un blanc absolu » explique-t-il
Gérald est transporté au CHU de Vienne proche de son domicile isérois.
Il apprendra plus tard qu’il est transféré deux jours plus tard au service de réanimation de l’Hôpital Lyon-Sud où il est intubé.
« La première image dont je me souvienne est un flash. C’était tout blanc et une personne floue m’expliquait que je ne devais pas bouger car, j’étais attaché. Je me rendormais, je me réveillais ; Cela a été une succession d’instants brefs que je ne comprenais pas. J’étais paumé. Je me suis fait du souci pour ma famille » ajoute-t-il.
Ce n’est qu’au fil des jours que Gérald apprend qu’il a souffert du virus et que cela faisait quinze jours qu’il était dans le coma.
« Ce sont les infirmières et infirmiers qu’ils m’ont tout expliquées »
Commence pour lui, qui malgré ses 66 ans, demeure un sportif accompli, un long travail de convalescence.

« J’ai réappris à manger. Les premiers jours c’est le corps soignant qui me donnait à manger et à boire pour éviter que je ne fasse pas une fausse route. Ensuite j’ai réappris à marcher »
Gérald est ensuite transféré au service pneumologie du même hôpital.
Grâce à sa condition physique, il surmonte ces difficiles épreuves.
Il est placé dans une maison de repos à Saint-Didier au-Mont-d’Or. « Je fais des exercices deux fois par jour. Physiquement, cela va mieux. J’espère rentrer chez moi la semaine prochaine. Je ne suis plus contagieux. » expliquait-il ce dernier mercredi.

Gérald De Haro a tenu à nous faire part de sa reconnaissance éternelle au corps soignant, une profession qu’il connaît bien : « Ils sont tous formidables. Je n’ai pas de mot pour exprimer ma gratitude »

L’entraîneur de Vénissieux HB tient aussi à remercier tous les anciens joueurs avec qui, il a joué, les joueurs qu’il a dirigés et les dirigeants qu’il a côtoyés qui lui ont témoigné leur affection. « Je tiens aussi à remercier, mon ancien adjoint à Saint-Genis-Laval, Jean-Luc Verdoux qui a réussi à faire une vidéo où de nombreuses personnes me connaissant m’ont apporté beaucoup de réconfort. C’est un cadeau extraordinaire, que je garderais précieusement et qui m’a beaucoup touché et aidé »
Ce samedi matin, Gérald a pu regagner son domicile.
S’il a vaincu ce satané virus, il lui reste à venir à bout de cette incertitude qui lui fait dire : « J’ai peur de m’endormir de peur de ne pas me réveiller »

Gerald De Haro

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