9 Mai 2020
Le 26 février 2013, l’AS Minguettes alors en CFA2 était éliminée en 8e de finale de la Coupe de France par les professionnels de l’AS Nancy-Lorraine.
Les Vénissians qui avaient fait un parcours dont tout le monde se rappelle et éliminé Savigneux en 32e de finale, Le Poiré-sur-Vie (Nat) en 16e, sortait par la grande porte, ayant fait souffrir les Lorrains au-delà du raisonnable et s’inclinant au Matmut-Stadium devant plus de 6000 spectateurs.
En ces temps de confinement, retour sur une rencontre qui aura marqué le football local.
L’AS Minguettes avait promis une belle fête pour ce 8e de finale de Coupe de France.
Elle le fût; même au-delà de ce qui était espéré.
Car pendant pratiquement 120 minutes, on a pu se demander à quelle sauce aller être mangé cette pauvre équipe lorraine plutôt fébrile durant tout le match.
Durant cette soirée, toutes les conditions étaient réunies pour faire un beau match de football.
D’ailleurs le public vénissian et d’autres venant de bien de plus loin, ne s’y étaient pas trompés, peuplant coquettement un stade finalement aussi bon pour le rugby que pour le football.
Car ce chaud public voire par moment excessif a été le 12e homme d’une équipe vénissiane qui comme le disait le capitaine de l'ASM, Stéphane Granturco, dans les vestiaires, on marchait sur l’eau.
Un public vibrant qui a permis de faire douter une équipe lorraine avant que l’expérience du haut niveau ne prenne le dessus.
Dans le temps réglementaire, Bouskine et Kouam parleront d’égal à égal avec Puygrenier ou Ayasse. Derrière, Laviolette et Granturco feront taire les rapides attaquants que sont Karaboué ou Moukandjo.
Comme tout bon match de Coupe, la période d’observation va durer.
À la frappe de Loties (25e) au-dessus, va répondre celle de Idangar (30e) trop loin du cadre.
Vénissieux se montre dangereux sur coup franc mais ni Kouam, ni Ben Braiek (40e) ne peuvent rabattre le cuir dans les cages nancéiennes.
Une première mi-temps où l’abattage des locaux et en particulier Bouskine est à mettre en exergue. La seconde mi-temps sera plus intense. Les intentions sont louables, le cadrage moins.
Louis Jeff (48e) s’illustre mais Cassara veille. Le gardien vénissian va montrer sa grande classe par la suite. Kouam (50e) sur coup franc et Idangar (58e) qui place sa reprise au-dessus vont mettre la pression sur les Lorrains.
Pourtant ce sont les visiteurs qui vont se procurer la première grande occasion de ce match. Après une attaque menée par Louis Jeff, le ballon revient sur Moukandjo (62e), qui a le but grand ouvert devant lui. Granturco se jette pour contrer la frappe, in extremis.
Certains et la télé diront de la main, difficile à juger, d’où nous étions placés.
Réponse du berger à la bergère, Laviolette (77e) est tout près de l’exploit tant attendu. Sur un coup franc, il n’a presque plus qu’à pousser le ballon au fond. Le défenseur par deux fois ne trouve pas le cadre. UNe incroyable occasion de but qui sera le vrai tournant du match pour l’ASM.
Après le reste de cette mi-temps sera le fait du funambule Cassarra. Le gardien vénissian qui travaille sans filet, va repousser tour à tour, les frappes de Louis Jeff (68e), du malheureux Moukandjo (72e et 76e). Max pour les intimes va se montrer monstrueux devant Karaboué (84e) plus incisif sur la fin du match.
Sur cette action, le gardien vénissian sera aidé par son poteau. Fin du temps réglementaire.
Or l’extra-time comme disent nos amis anglais, l’ASM connaît. En plus comme Cassarra est intraitable, on se prend à rêver dans les tribunes. Coulibaly (102e) doit encore se demander quel était ce diable sorti de sa boîte sur sa frappe tendue. La première prolongation se termine sans dommage pour l’ASM.
On rêve, on rêve et malheureusement la suite sera plus triste. Dès la reprise, Moukandjo va échapper à la surveillance de la défense vénissiane. Trois petits dribbles et sa frappe puissante finira aux fonds de filets de Cassara. (106e). Les « Tigres » ne vont pas lâcher. Aït El Moudem (115e) aura l’occasion d’égaliser mais Ndy Assembe se montrera irréprochable.
Le public va encourager avec des qui ne saute pas n’est pas Minguettes et l’ASM va jeter ses dernières forces dans la bataille et comme c’est souvent le cas, le contre sourira aux Lorrains et Ayasse (120e) le meilleur Nancéien, fixera le score final.
L’expérience d’une L1 avait parlé. Dommage et coup de chapeau les artistes, vous nous avez fait bien rêver en ce début d’année.
Les réactions :
Karim Mokeddem, l’entraîneur de l’ASM :
« Sur la physionomie du match, je suis déçu. On tient 105 minutes et à l’entame de la seconde mi-temps, les garçons avaient tous en tête les tirs au but. Le temps de réagir, le mal était fait. Après c’est devenu plus compliqué car il fallait s’exposer. Je n’ai pas de regret à émettre car nous avons eu la baraka. Nancy a tapé les poteaux, Cassara a été monstrueux comme d’habitude. Sur l’ensemble du match, leur victoire n’est pas contestable. Mais comme on dit, on aurait mérité au moins de les amener aux penaltys pour la légende. »
Habib Rolland incroyable défenseur asémiste qui a une prestation sans faute :
« On a eu beau faire un match incroyable, seule compte la victoire et c’est Nancy qui l’a. C’est très difficile à encaisser car nous sommes passés si près. Les gars ont tout donné et nous sommes fiers de nous. On s’est déchiré pour tous ceux qui sont venus. C’était une belle histoire. »
Stéphane Granturco le capitaine de l’AS Minguettes :
« L’objectif était les tirs au but mais cela devenait de plus en plus compliqué au fil du match. Nancy a appuyé et nous avons eu de la chance. Il est vrai qu’avec un peu de réussite on pouvait faire basculer la rencontre. Cela ne s’est pas fait. J’ai rêvé pendant deux heures. Avec ces spectateurs, j’ai eu la chair de poule et des frissons à plusieurs occasions. Il y a de la place pour fidéliser un tel public aux Minguettes. On a parlé de nous, les gens se sont mobilisés. Ce soir ils ne sont pas venus voir un match, ils sont venus nous encourager. Je remercie ce public qui nous a offerts un très beau moment. J’aurais aimé leur offrir un quart de finale car ils l’avaient mérité. Il va falloir vite rebondir, le quotidien est vite là dès ce samedi. »
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