26 Mai 2020
Le 15 octobre 1918, l'incendie de l'arsenal de Vénissieux provoqua d'immenses dégâts matériels et humains.
En plein conflit mondial 14/18, sur le site de l’arsenal, circonscrit par les rues de la République et Gabriel Péri, il y avait un grand atelier de chargement d’obus occupant des milliers de personnes, femmes ou hommes dont de nombreux Africains et Maghrébins.
Quatre-vingt mille obus y étaient produits quotidiennement afin d’alimenter le front. D’après le Nouvelliste de Lyon du 16 octobre 1918 et le Journal et feuille d’avis du Valais du 21 octobre 1918, dans ces locaux, on y travaillait jour et nuit à des cadences infernales avec la conscience du danger toujours présent. Le 15 octobre 1918 vers 18 h 30, dans un bâtiment d’encartouchage, un incendie se déclara et la toiture prit rapidement feu. Par chance, l'incendie se produisit à un moment où l'atelier de chargement était presque désert de ses ouvriers. La première alerte fut donnée rapidement. Les habitants de Vénissieux et de Saint-Fons s'enfuirent à travers champs en direction de Saint-Priest ou de Lyon. Malgré les secours vite sur place, les flammes se propagèrent. Vers 22 h 40, l'incendie atteignit les bâtiments de stockage. Une immense clarté rouge illumina le ciel du sud de Lyon. Les habitants de La Mulatière, Oullins, Pierre-Bénite virent poindre vers eux une véritable boule de feu. Les murs cédèrent, les vitres aussi. La déflagration fut entendue même dans le Valais suisse. Les dégâts furent considérables. Aux environs tout était éventré, les toits des maisons emportés. Les vitraux de l’église Saint Germain à Vénissieux n'existaient plus. La ligne de chemin de fer Lyon Grenoble fut coupée. Des témoins de l'époque parleront de vision de tremblement de terre. Les pompiers lutteront plusieurs jours. Lors de cette catastrophe, on déplora deux morts et une centaine de blessés, parmi lesquels dix-sept pompiers lyonnais.