29 Mars 2020
Située au centre du plateau des Minguettes, la rue Aristide Bruant longue de 800 mètres dessert la Maison des Fêtes et des familles, le Cinéma Gérard Philipe, l'enseigne Casino Discount et bientôt la Maison de la Musique. Souvent confondu phonétiquement avec le politicien Aristide Briand, qui était Aristide Bruant ?
Louis Armand Aristide Bruant est né en 1851 à Courtenay (Loiret) et décédé en 1925.
Habit de velours noir, chemise et écharpe rouges, chapeau vissé au crâne, gueule d'un autre âge, Bruant a animé les nuits de Montparnasse comme chanteur et comme cabaretier un peu atypique. Ce dernier a commencé sa carrière en chantant des chansons comiques comme "Les femmes", "Henri IV a découché", "Le gaulois du pont de Iéna" dans le café-concert "Les Amandiers".
Libre-penseur, franc-tireur, Bruant n'a pas fait son service militaire mais n'en fut pas moins appelé en 1880. Il compose alors "La marche du 113" sur laquelle ont défilé divers régiments. Rendu à la vie civile, il chante sur différentes scènes pour finir au "Chat Noir". Il compose durant cette période les chansons qui l'ont rendu célèbre "Belleville-Ménilmontant", "A la Villette", "Aux Batignolles", "Nini peau de chien", "Les Canuts" et bien d'autres.
Lorsque le "Chat Noir" déménage, il s'installe dans les locaux restés vacants et crée "Le Mirliton", lieu branché parisien où en maître de céans, il invective la bonne société qui vient s'encanailler.
En 1892, il présente des spectacles dans les cafés-concerts avec une affiche peinte par Toulouse Lautrec dont on connaît le penchant pour la débauche. Il abandonne ensuite "Le Mirliton" pour entreprendre une tournée qui le mène jusqu'en Afrique du Nord. Il y vérifie l'authenticité de quelques-unes de ses chansons comme "Aux Bat' d'Af'" ou "Biribi"
Retiré dans son Loiret natal, Bruant fait quelques retours à la chanson jusqu'en 1924.
Bruant est sûrement le précurseur des chansonniers de notre époque. Il a été inspiré par Villon et Carco et a dépeint le monde des petites gens avec humour et tendresse. Peint par Toulouse Lautrec, adulé par le public de la bonne société, heureux de se faire bousculer et engueuler, Bruant est un bateleur à l'âme sensible qui a des coups de sang. Témoin de son temps et de la rue, poète de la misère et des gens, proche des préoccupations du peuple, Bruant était un historien chanteur. Ses chansons dans un argot succulent, décrivent la misère, la révolte et aussi une tendresse au couteau. Ses principaux livres publiés sont : « Dans la rue », « Dans la rue II », « Chansons nouvelles », « Chansons et monologues », « Sur la route ».
Commenter cet article