30 Août 2019
Ces jours-ci, on célèbre le 75e anniversaire de la libération de la France du joug nazi. On y célèbre aussi la "nueve" bataillon chenillé composé de républicains espagnols qui en éclaireurs de la 2e DB du général Leclerc, entrèrent dans Paris pour participer à sa libération.
Il y a 75 ans aussi des résistants vénissians ont harcelé l’occupant nazi. Des actes héroïques qui ont été payés d’un lourd tribut, mais qui ont permis à la ville d’être libérée le 2 septembre par elle-même. Parmi-eux des républicains espagnols comme Aurélio Gomez
Le 24 août 1944, des cheminots de Vénissieux déclenchent la grève insurrectionnelle, le premier conseil du comité de Libération de la ville se réunit à la cité des Marronniers. De nombreux ouvriers des usines vénissianes engagés dans le maquis de l’Azergues attaquent et constituent prisonniers des Allemands retranchés à l’Arsenal. L’espoir de la libération s’immisce dans tous les esprits
Un autre groupe de jeunes patriotes munis de quelques fusils et emmené par Aurélio Gomez, chef des groupes francs du 5e bureau de l’Armée secrète, lance une attaque contre les Allemands et deux de leurs automitrailleuses stationnés rue de la Rivoire. Combats qui se poursuivront devant l’usine Berliet. Cinq patriotes Louis Trocaz, Pierre Joseph Gayelen, Félix Gojoly, Louis Moulin et Jean Navarro y laissent leur vie.
Aurélio Gomez est grièvement blessé.
Ce dernier, résistant d’origine espagnole, tout comme les frères Amadéo del Postal a combattu pendant trois ans le fascisme dans son pays. Après avoir connu la « retirada », les camps du côté des Pyrénées orientales, Aurélio s’est réfugié à Vénissieux.
Né en 1915, il a peine 29 ans aux moments des faits. Boxeur par passion, il monte sur la commune un club : le Ring sportif. Une association qui à partir de 1940 et l’invasion allemande, servira de couverture à beaucoup de jeunes résistants, mais aussi de camp d’entraînements à ceux-ci pour de futures actions.
Ce 24 août Aurélio est au plus mal. Il est transporté par ses camarades encore valides à l’hôpital Grange Blanche. "On connaissait le Docteur Fuentes à la clinique Trarieux, aussi nous sommes allés chercher Gomez à Grange Blanche, avec l’ambulance de Maréchal. Nous avons pris le matelas avec… disons le mort, Aurélio était comme mort et nous l’avons emmené à la clinique, où il a été soigné en cachette. Il lui a fallu ensuite changer de nom !” confiait en 1994 Luther Sanchez, autre résistant vénissian au journal Expressions de Vénissieux.
Ces faits de résistance font plier l’occupant qui quitte la commune fin août avant la libération de celle-ci le 2 septembre.
Sportif avant la guerre, Aurélio, le restera après. Il eut l’honneur de combattre Marcel Cerdan.
Aurélio Gomez est aussi le fondateur du club de Vénissieux Lyon Boxe à Parilly dans lequel il s’investira jusqu’à la fin de sa vie.
Il est décédé le 7 mai 2010. Il repose en paix sur sa terre d’accueil.
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