Toute l'actualité de la vie sociale, économique, politique, sportive et culturelle de Vénissieux
31 Janvier 2018
Au mois de fevrier, il sera beaucoup question de fusion entre l'AS Minguettes Vénissieux et de l'US Vénissieux.
Le mercredi 14 février à 17h30 à l'Espace Joliot-Curie, les dirigeants de deux clubs présenteront les grandes lignes de leur projet de fusion afin de créer le grand club de demain à Vénissieux.
Ce projet de fusion nous l'avons déjà évoqué dans nos colonnes et les concepteurs de celui-ci ont pu s'exprimer dans nos colonnes ou dans celles des médias locaux.
Aujourd'hui, pour alimenter la reflexion de tiout en chacun, nous vous présentons intégralement la lettre d'un opposant à cette réunification .
Il ne s'agit pas de n'importe qui. Maurice Persch est le petit fils du fondateur de l'US Vénissieux club né en 1933 et qui fêtera cette année ses 85 ans. Ancien président, entraîneur, éducateur, bon nombre de footballeurs locaux ont connu ses méthodes de travail. Maurice Persch n'est plus depuis cette saison licencié au club bien que, vous le voit fréquemment du côté du stade Laurent-Gerin avec Kiki, Naïmi, Bernard et bien d'autres, les couleurs verte et blanche toujours bien ancrées.
Voici la lettre qu'il nous a envoyé.
"C'est une grande page aujourd'hui qui risque de se tourner, cette décision précipitée de fusion entre deux clubs me laisse dubitatif. C'est un projet décidé bien en amont par un comité assez restreint. Je pense que les premiers concernés par l'initiative de fusion, sont avant tout les licenciés des deux clubs bien avant de mettre en place un projet. A partir du moment ou chaque parent a une cotisation suffisamment conséquente à régler pour l'obtention de la licence de son enfant , il doit être prioritaire et informé sur les démarches prises par le club.
Le club de l'U.S.Vénissieux football a bientôt 85 années d'existence, et avec lui toute une longue et riche histoire à raconter. Le club a participé à la vie de la commune et Il possède aujourd'hui toutes les infrastructures et les ingrédients nécessaires pour continuer le travail déja bien accompli sur des fondations solides. Pourquoi mettre en place une fusion entre deux identités différentes qui cherchent a faire cause commune, avec pour objectif fabriquer un grand club de haut niveau. Si l'idée est alléchante pour certains certes, elle est néanmoins bâtie sur l'existence de 2 associations qui ont un passé . C'est pour moi comme dit l'expression " mettre un emplâtre sur une jambe de bois "
Comment faire vivre un club sans passion et sans grandeur d'âme ?
Nous vivons dans une société de consommation, les gens sont de plus en plus individualistes et l'investissement se fait de plus en plus rare, mais je reste persuadé qu'il reste encore des personnes volontaires, compétentes et motivées, qui veulent partager les vrais valeurs du bénévolat.
Le plaisir de rendre service dans un climat familial ou l'argent n'est pas la panacée.
Pour répondre à certaines réflexions parues dans la presse, je suis encore un adulte responsable et qui possède toujours l'amour du maillot et cela a toujours été mon leitmotiv, n'en déplaise à certains. C'est une des plus belles choses de la vie et il faut l'avoir vécu pour le ressentir. Comment est il possible pour moi de renier un club ou j'ai passé un demi siècle de ma vie ...?
Je ne renie en rien ce qui a été bâti mais, servons nous de ce socle pour avancer . On ne peut pas faire table rase du passé. L'important pour moi c'est de satisfaire un maximum d' enfants en restant a proximité.
Je fais souvent référence au partage des valeurs sportives, aux moments conviviaux que la pratique du sport nous permet de connaître.
Quand on me demande de parler football, je dis qu'il n'est pas un objectif en soi, mais qu'il doit rester un outil de rencontres, un moyen de partager des émotions, de partager des efforts et des joies mais aussi des peines.
Je fais souvent référence à une "grande famille" quand on me demande de définir l'US Vénissieux.
J'ai connu le haut niveau pendant une longue période en tant que président, j'étais entouré d'un noyau de parents bénévoles, tous très motivés et passionnés ou tout se passait dans la joie et la bonne humeur, avec à la clef un 32e de finale de coupe de France. J'ai vécu ces périodes avec beaucoup d' émotions.
Puis tout doucement, l'argent est devenu alors le souci prédominant au sein du club et le football casino est alors arrivé à grand pas, avec tous les inconvénients que cela peux comporter, la mentalité change l'on constate rapidement l'arrivée de quelques vautours sur le marché. L'appât du gain devient oppressant, alors le plaisir et la passion s'éteignent doucement .
Actuellement autour de nous, quelques clubs ruraux vivent encore avec moins de moyens et pourtant ils évoluent à un niveau supérieur .
Ce n'est pas par manque d'ambition de ma part, mais le football de haut niveau devient une véritable entreprise, au risque malheureux d'oublier ce pour quoi il a été conçu. C'est a dire "jouer ensemble, partager et animer la vie de la cité", afin de permettre à tous ces petits ( sans exception ) de pratiquer leur sport favori.
Un ville de 65000 habitants a besoin de 2 clubs formateurs à Vénissieux .
Pour toutes ces raisons la fusion me paraît aller à l'encontre de ces valeurs "climat passion, bénévolat, proximité. En ce qui me concerne je ne ferai pas partie de cette nouvelle aventure.
Commenter cet article