19 Juillet 2016
S’il n’est plus depuis fin février l’entraîneur de l’équipe fanion de Vénissieux Handball, Gérald de Haro aura marqué l’histoire de ce club. Né en 1954 à Sidi Bel Abbés en Algérie, Gérald aura connu les trois appellations qu’a porté le handball vénissian : Amicale Laïque Centre Pasteur, HBV 85 et Vénissieux Handball. Il a été formé par Lucien Lewandowski, joueur de D1 en 1986/87, il aura été l’entraîneur adjoint du titre de D1 en 1991/92, des Coupes de France 1991 et 1992 et de la demi-finale de Coupe d’Europe.
Cet infirmier de secteur psychiatrique à la retraite depuis 2015 avoue que qu’il n’y a pas eu d’autre passion que le handball. « Le handball a été ma vie au grand dam de ma femme que j’ai connu en 1986 et dont j’ai eu 2 enfants. Le handball est passé parfois devant tout le reste. Tous mes amis mes proches étaient dans le handball. Mes filleuls sont les enfants de mes amis du hand. »
C’est grâce Lucien Lewandowski, son professeur d’allemand et de gymnastique au collège Max-Barel que sa passion pour la petite balle ronde lui viendra. Le cofondateur de l’ALCP recrutait les joueurs dans ces classes. Il fera ses classes au club. En tant que joueur il connaîtra tous les niveaux. En 1986/87 il jouera en Division 1.
« Au début le club était une famille, pendant que je jouais, j’ai commencé à entraîner. Assez rapidement, j’ai entraîné les minimes, les cadets, les juniors. J’ai coaché de nombreuses générations. A l’époque, la majorité des joueurs avaient d’autres fonctions dans le club. Il y avait bien un bureau avec son président et un trésorier, mais c’était les joueurs qui faisaient vivre le club. Quand il y avait des soirées bal ou animation, on faisait tourner la buvette. On servait aux tables lors du bal de fin d’année. Comme de nombreux joueurs de l’époque, je connais bien l’histoire de ce club. Puis j’ai eu la chance par la suite de devenir professionnel pendant 4 saisons au sein de l’association. »
C’était le début du professionnalisme dans le handball avec tous les soucis que les clubs ont connu. Gérald De Haro connu cela « J’étais à fond dedans ! J’ai été l’entraîneur adjoint de Sead Hasanefedic lors du titre, des 2 Coupes de France et de la demi-finale de Coupe d’Europe. » dit-il fièrement
Gérald est également fier quand il évoque les Barjots : « Quand les Barjots étaient coaché par Daniel Constantini., le jeu était vénissian car il y avait de nombreux joueurs évoluant à Vénissieux et qu’il laissait libre cours au jeu. J’ai coaché des joueurs « grandioses » cependant il y avait certaines personnalités qui n’auraient pas été mes amis. Il y avait de grands joueurs mais certains sur le plan humain étaient invivables. Il y a des joueurs que je n’apprécie pas sur le plan humain mais j’arrive à faire abstraction et dire il m’apporte cela. »
Deux grands bonhommes de l’époque qui l’ont marqué.
D’abord Sead Hasanefedic « Un monsieur du handball, très simple, très humain. Il était à l’époque parmi les plus grands entraîneurs au monde alors que les huiles du handball français de l’époque n’étaient rien. Ceux-ci quand tu les voyais, ils ne te serraient même pas la main. Avec Sead , j’ai été invité de partout, j’ai connu tout le gotha des entraîneurs de l’époque tant au niveau européen que mondial. Jamais il ne m’a considéré comme un moins que rien ou un adjoint. C’était clair que c’était lui le patron. Pour le jeu, il ne demandait jamais mon avis. Par contre tu savais s’il avait confiance en toi ou pas. Avec moi cela a collé tout de suite. Il me donnait les consignes pour les entraînements, je les faisais mais il me laissait me débrouiller. J’ai beaucoup appris à son contact. »
Côté joueur, c’est Mirko Basic qui lui a laissé une empreinte indélébile.
« C’était un gardien de très grande classe et d’un relationnel que j‘ai rarement rencontré. Il était respectable et respectueux. »
Gérald arrêtera sa carrière d’entraîneur en 1994 lors du dépôt de bilan. « C’est un fait qui m’a perturbé. Le club c’est chez moi. Sead me disait « Si cela fonctionne, tu seras l’entraîneur et je serais le directeur sportif. » Moi cela me faisait rêver. . Dommage car je pense sincèrement sans ce dépôt de bilan, on serait actuellement l’équivalent de Montpellier, Chambéry »
On ne gâche pas une compétence. Gérald reviendra vite au handball... à Saint-Genis-Laval. « Il y avait un bon groupe avec de nombreux joueurs jeunes que j’avais eu à Vénissieux. Je suis allé car je voulais savoir si j’étais capable ou pas de diriger une équipe avec ce que Sead m’avait apporté comme connaissance. Je suis reparti avec les mêmes consignes, les mêmes idées. qu’il m’avait appris. J’ai repris le club en prénat avec le même travail que je faisais en pro ; cela a fonctionné. On est monté jusqu‘en Nationale 2.
Gérald reviendra à Vénissieux en 2008 et connaîtra les joies de la montée en N1 en 2010.
Le 27 février 2016, il passera les clés du camion a Olivier Odisio. Il entraîne depuis les féminines du club.
Gérald De Haro
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