11 Juin 2009
Non, non ! Notre Roger vénissian, n'est pas Fédérer. La commune qui n’est pas avare en talents, compte
parmi ses administrés un nageur multi-médaillé national et international.
En 2005 au Canada, il a réussi à décrocher la médaillé d’argent au 50 mètres dos.
Il a été sélectionné cette saison avec l’équipe de France avec
laquelle il se rendra du 22 au 30 août à Brisbane en Australie y défendre ses chances qui sont
réelles.
A 62 ans, Roger Trioulaire est un champion pas comme les autres.
Il y a presque vingt ans , insuffisant rénal, il a subit une greffe.
Ses Jeux à lui sont les Mondiaux des transplantés.
« Avant ma greffe, je n’étais pas spécialement sportif. J’ai découvert le sport après mon opération par l’association Trans-forme dans
laquelle je suis membre. En 2003, j’ai eu la possibilité d’aller aux premiers Jeux Mondiaux qui se sont déroulés à Nancy et puis après j’ai continué par ceux du Canada puis Bangkok (Thaïlande) en 2007 et maintenant l’Australie cette année. » explique-t-il .
Le Vénissian est éclectique. Tout récemment il est devenu pour la nième fois champion de France de natation sur 50 et 100 m
dos mais aussi sur le 3km marche sportive. « Je ne vous parle pas de ma médaille d’or en tennis de table. Elle n’est pas représentative faute de grande
concurrence. »En Australie, Roger fera parti des 35 représentants français. « Nous serons environ un millier de
participants, venant de plus de 50 pays différents » souligne-t-il..
Roger Trioulaire défend le don d’organes,
une cause qu’il a fait sienne.
« J’ai su en 1971 que j’avais de gros problèmes rénaux et qu’il faudrait à terme être dyalisé.et greffé si possibilité. En France Il y a une liste d’attente énorme. . D’où l’importance
de nos communications pour favoriser le don d’organes. Il faut savoir qu’il y a 12000 demandes en ce moment et 4000 greffés par an. C’est dramatique mais environ 300 personnes vont mourir faute de greffons. Le gros problème du don d’organes c’est le nombre de refus. Il y a 30% de
donneurs potentiels qui se refusent de donner quand ce n’est pas la famille.
L’objectif de l’association Transs-forme est de communiquer sur le fait qu’un greffé peut vivre comme tout le monde. »
Roger est aussi membre de l’ADOT 69 (Association pour le
Don d'Organe et de Tissus humains)
« Nous allons dans les écoles, les facs, les écoles d’infirmières, les pompiers , les brancardiers. J’y vais pour raconter mon vécu. Il y a des campagnes pour le don d’organes, la
télévision nous aide. Nous tiendrons un stand sur la
place de la République à Lyon le 19 et 20 juin. En France, le don d’organes, c’est un combat de tous
les jours. Nous ne sommes pas comme les Espagnols. Ces derniers sont très motivés, il n’y a que 14% de refus chez-eux alors qu’en France , nous sommes à 30%. »
En
France c’est L’agence de biomédecine, organisme d’état qui gère les transplantations Un cœur se conserve quatre heures, un rein 48 heures. L’opération doit se faire le plus rapidement
possible.
Roger, très ému nous explique le jour où sa vie changea
« J’étais facteur de métier sur Lyon. Je suis rentré de mon travail vers 13h. Le téléphone sonnait. Il fallait venir d’urgence à l’hôpital.
A 17h j’étais greffé.
Pour moi la greffe a été une renaissance et une aventure. J’ai eu de la chance, je n’ai été dyalisé que neuf mois.
La greffe c’est un traitement, mais c’est plus supportable malgré les médicaments antirejet. Ces derniers ont des effets secondaires assez important chez certains. J’ai appris à être très strict. Il y a des personnes qui lorsqu’ils vont mieux oublient de les prendre . C’est marqué défendu même si vous partez en week-end.
La première chose à mettre dans la valise, ce sont les médicaments. »
Pour certains la greffe entraîne problèmes physiques et psychologique. Roger n’échappe pas à la règle « Il faut l’accepter. Il y a des
personnes qui font des rejets notamment sur le plan mental. Pour moi, lmon problème principal est que je n’ai jamais pu dire merci à mon sauveur. Le traumatisme a été important. J’ai réglé le problème en me
disant : Je vais me pacsé avec mon greffon et on va faire des choses ensemble. Depuis le greffon
est mon ami, mon copain. A Castelnaudary, lors des derniers championnats nationaux dans l’épreuve de marche sportive, je me suis retrouvé seul rapidement devant. Je lui parlais,. Je lui disais. Il faut qu’on arrive. Je l’encourageais. C’est mon acolyte,
mon binôme. Je vis cela très bien maintenant.»
En France le
don d’organes est anonyme et gratuit.
Lors des Jeux nationaux, les organisateurs
invitent toute les années une famille de donneur pour
leur montrer ce que vivent les transplantés « Il y a des larmes d’un côté comme de l’autre. . C’est très profond. Ce n’est pas évident
d’être greffé car c’est un être vivant qui vous fait don de lui-même. Ce n’est pas du plastique. » souligne-t-il très ému
Pour Roger connaître l’association Trans-forme l’a transformé. Il a découvert le sport, fait des connaissances, et il s’est construit un réseau d'amis. Depuis chaque mardi il s’entraîne à la piscine de Saint-Priest, « Je me suis laissé convaincre. Je n’étais pas doué en la matière mais Pierre Charretier, mon entraîneur est un homme qui arrive à ses fins. Il nous a botté les fesses. Maintenant mes record sur 25 m est de 26 secondes et moins de la minute sur 50 m., malgré es médicaments que je prend chaque jour. La cortisone est ma compagne depuis 20 ans. Il a du boulot, le pauvre rein, tout seul à faire le travail de deux . Je m’entraîne une heure par semaine en natation et une autre séance par semaine pour la marche. Je fais mes 5km à Parilly. J’ai fait les Foulées Vénissianes où j’ai beaucoup sympathisé avec l’espoir Kevin Campion. J’ai fait 37 minutes sur 5km. Sans l’opération, je n’aurais pas vécu autant d’aventures et même si « Grange-Blanche » est une sorte de maison secondaire. Nous y sommes très suivi. S’il y a le moindre problème par rapport au greffon, nous sommes hospitalisés tout de suite. »
Pour son voyage en Australie, Roger à du chasser les sponsors. « Le voyage en Australie n’est pas donné. Nous n’avons aucune fédération, mais cela va venir. Nous allons peut-être afin être reconnus .Nous avons réussi à avoir un prix par l’association notamment sur le séjour et l’avion. Cette année comme les précédentes, j’ai pu compter sur une subvention de la municipalité et l’aide de com!manditaitres . »
Le palmarès de Roger
· Médaillé
d’argent aux 50 m dos au Canada en 2005
· Deux fois
4e sur 50 et 100 m dos à Bangkok en 2007
· 3e
toutes catégories en marche sportive, premier de sa catégorie. Médaillé d’or sur 50 et 100 m dos à Castelnaudary du 21 au 24 mai 2009.
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