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Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

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Chronique d’un journée ordinaire

N’étant pas prioritaire pour une injection du vaccin Pfizer- BioNTech, mais sujet, compatible à celui d’Astra-Zeneca, je suis allé m’inscrire sur la liste que mon médecin généraliste a ouverte.
Le jour de la prise de mon rendez-vous, devant moi, il y avait Marie (*), 77 ans. Visiblement cette dame ne savait plus à quel saint se vouer pour obtenir un rendez-vous. S’adressant à la secrétaire médicale et après avoir été inscrite sur la 3e liste de 10 personnes vaccinables cette dame expliqua ses déboires :

« Depuis mi-janvier, mon mari Gabriel (*) et moi téléphonons tous les jours au numéro que la Sécurité Sociale nous a fourni. Vu notre dossier médical,   nous sommes deux personnes prioritaires. Que j’appelle ou ou que Gabriel le fasse, cela  sonne toujours occupé. Ce sont de nombreux appels par jour pour rien. »
La secrétaire médicale affable lui explique alors que vu leurs dossiers médicaux, il lui restait aussi la possibilité de s’inscrire sur internet via le site Doctolib car des créneaux sont ouverts tous les jours « Mais Madame, vous me parlez chinois, je ne sais pas utiliser ce machin »répond alors Marie.
Bref un dialogue de sourds que la dame âgée abrégea satisfaite de figurer en 29e et 30e position sur la liste de mon médecin traitant

J’ai revu Marie, trois jours après à la pharmacie toujours aussi angoissée.
En confiance elle m’avoua : « J’ai appris que les médecins généralistes ne sont plus prioritaires pour la vaccination Astra-Zeneca. Je viens m’inscrire à la pharmacie au cas-où. Quant aux appels téléphoniques au 04 23 10 10 10, cela sonne toujours occupé ou alors nous avons toujours en réponse la même ritournelle : Veuillez rappeler… Vous savez, nous sommes respectueux ; Il y a un an à la télé, on nous a dit que les masques n’étaient pas nécessaires. Nous n’en avons pas mis. Puis cela est devenu prioritaire. Et de toute urgence. Il a fallu recourir au système D. Heureusement qu’à côté de chez-nous , une gentille dame nous a en a confectionné deux en tissu. Avec mes mes mains, je ne peux plus coudre  Puis la municipalité, nous en a attribué. Puis nous avons eu droit à des masques chirurgicaux sur prescription médicale. Le virus, il ne faut pas plaisanter avec cela. Nous avons eu des amis qui sont décédés ou d'autres en réanimation. Ces derniers ne sont guère fringants 6 mois après avoir été contaminés. À chaque fois que Gabriel tousse, j’ai le sang qui se glace. Avec mon mari, nous ne regardons plus les actualités car après celles-ci, notre stress augmente et avec les problèmes de tension que nous avons, ce n'est pas bon. Nous sommes des petits retraités et je n’ose pas imaginer que les années qui nous restent seront pareilles à celle qu'on vient de vivre. J’ai applaudi comme beaucoup de monde les soignants.  Mais où sont les embauches promises où sont les ouvertures des lits médicaux ou de réanimation annoncées. Trouvez-vous normal que le personnel médical ait dû enfiler des sacs poubelles dans un pays comme le nôtre.  Je veux bien être respectueuse mais la patience a des limites. Pour-sûr, à 77 ans, je ne vais pas aller dans la rue avec une pancarte. Et cela là-haut, ils le savent. Mais des fois, peut-être que cela serait la bonne solution. IL faudrait que ceux qui nous gouvernent comprennent que la politique de l'essuie glace, ou du responsable mais pas coupable, c'est assez. Il y a des vies en jeu.»
J’ai pris congé de Marie lui souhaitant bon courage pour la suite.
À ce jour Marie et Gabriel attendent toujours d’être vaccinés.

(*) prénoms d'emprunt

La detresse de personnes âgées ne pouvant pas se fair vacciner faute de vaccins disponibles - Photo : DR

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