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Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

Toute l'actualité de la vie sociale, économique, politique, sportive et culturelle de Vénissieux

Quel monde pour l'après ?

Quel sera le monde d’après cette crise sanitaire mondiale.
La journaliste et auteure espagnole Marta Peirano s’est confiée au journaliste Henrique Mariño dans un article paru le 8 juin sur le journal « Publico »  
Depuis quelques années, Marta Peirano scrute la relation entre les nouvelles technologies et le pouvoir. Elle défend l’emploi des logiciels libres, elle a publié : : Pequeño libro rojo del activista en la red (Roca Editorial) - «  Le petit livre rouge de l’activiste internet - et  El enemigo conoce el sistema (Debate) - L’ennemi connaît le système.

Dans le long article de ce site espagnol , elle aborde les divers aspects de la crise sanitaire notamment vis à vis de notre mode de consommation, les GAFA,  le contact-tracing , le pouvoir … Nous vous proposons des extraits traduits car cette interview est bigrement intéressante.

Données personnelles
Dans ces ouvrages, Marta Peirano, décrit le processus qu’emploie les  enseignes commerciales pour vous soutirer des informations personnelles.
Sous la gentille carte de réduction qui vous est offerte, s’est  développé tout un système de collecte de données que cette journaliste juge malsain.
« Quand ces enseignes commerciales vous offrent leur  carte et et que vous la refusez , ils vous répondent: "Mais c'est gratuit!" D'un autre côté, cela vous coûte, car vous leur dites qui vous êtes, où vous vivez, quel est votre téléphone ... Et puis ils ajoutent d'autres informations: combien vous achetez, ce que vous achetez, quand vous achetez ... Si ces données sont acquises par un organisme qui possède d’autres informations vous concernant , celui-ci  peut déduire,  quelle est votre situation financière, qui vit dans votre maison ou quand vous partez en vacances ... Et ces informations leurs sont précieuses, non seulement pour vous vendre des produits, mais aussi pour savoir quel prix vous êtes prêts à les payer »

Marta cite en exemple le cas d’une salle de gymnastique où finalement, elle ne s’est  pas inscrite car celle-ci lui demandait ses empreintes digitales en plus
«  On peut changer de nom, de domicile, de téléphone, de  numéro de sécurité sociale …mais l'empreinte digitale est une donnée biométrique qui ne peut pas être modifiée. De plus, même si vous faites confiance à un établissement ou un organisme, vous ne savez pas si ces informations seront protégées ou piratables » souligne-t-elle
Quant à ceux qui répondents aux clients : " mais finalement, vous n’avez rien à cacher, vous pouvez nous faire confiance ", Marta n’y vas pas par quatre chemins : «  Ce sont des méthodes de la STASI. Ce  n’est pas parce que vous n'avez rien à cacher que vous n'avez rien à protéger. Edward Snowden dit toujours que prétendre, que vous ne vous souciez pas de votre vie privée parce que vous n'avez rien à cacher, c'est comme prétendre que vous ne croyez pas à la liberté d'expression parce que vous n'avez rien à dire. La confidentialité est l'un des droits civils qui conditionnent votre capacité à participer à la vie publique de votre pays. En d'autres termes, vous avez le droit de rencontrer un groupe de personnes sans qu'un parti politique le sache, de consommer vingt-huit boissons gazeuses par jour sans que la ministère de la santé le sache, ou de manifester contre le gouvernement sans que le gouvernement le sache ... Cette participation à la vie publique, ne doit alors pas conditionner votre accès à un emploi ou vos relations avec une institution ou avec l’État lui-même »

Coronavirus et contrôle social
« Cette crise sanitaire, c’est l’orage parfait  comme l’écrivait Naomi Klein dans son ouvrage : «  La doctrine du choc » : Profiter d’une crise, dans ce cas sanitaire, pour imposer des mesures qu’en d’autres circonstances seraient impensables. La peur, l’incertitude et une information non vérifiable aident dans la décision d’imposer ces applications qui vous pistent . Plus que les entreprises privées, c’est le gouvernement qui détient beaucoup d’informations sur vous, qui exerce une mainmise  sur votre vie et conditionne votre futur. Celui-ci vous laisse le seul choix entre :  la bonne santé du monde et  protéger votre intimité. Marta décline dans l’article son obsession actuelle: Comment a pandémie a servi à réprimer les protestations contre les abus de pouvoir de gouvernement, qu'il soit chinois, chilien ou bien français. « Les  mesures adoptées pour lutter contre la pandémie ont donné à leurs dirigeants le recours légal pour réprimer les manifestations. Aux États-Unis, pourquoi les manifestations contre le meurtre de George Floyd sont-elles pacifiques pendant la journée et éclatent-elles en guerre la nuit? Parce que la police a violemment écrasé la manifestation car certains ont sauté le couvre-feu, une excuse pour réprimer une manifestation en faveur des droits civils. Renata Ávila (directrice exécutive de la Smart Citizenship Foundation) m'a dit que les mesures que des plateformes comme Google ou Facebook ont ​​prises pour contrôler les « fakes » au Chili - c'est-à-dire la désinformation déclenchée par le coronavirus - empêchent les gens qui avait l'habitude de manifester dans la rue, de s’organiser via ces sites. Ils ne peuvent plus appeler  à une manifestation de masse car l'architecture même des plates-formes qu'ils utilisaient l'empêche »
Cette scrutatrice des technologies nouvelles, pointe du doigt Facebook « Les algorithmes utilisés sur Facebook jusqu'à présent ont amplifié certains types de contenus qui favorisaient la désinformation. Les algorithmes Facebook et Google ou Twitter sont programmés pour optimiser l'engagement, c'est-à-dire le temps que vous passez à interagir avec la plateforme, car c'est leur machine pour extraire les données. Que se passe-t-il? Cette désinformation est conçue pour être virale, c'est-à-dire pour exciter et provoquer des émotions qui vous incitent à publier, partager et interagir »
Le but  de cette stratégie  pour Facebook est de pouvoir servir  sur un plateau des données intimes à ses vrais clients qui peuvent être une marque, une entreprise, un candidat aux élections, une campagne politique, une idée ou un concept.
« Lorsque Mark Zuckerberg prétend devant le Sénat américain qu'il ne vend pas de données, il dit en fait  la vérité. Facebook ne dit pas  à Johnson & Johnson: "Ceci est la liste de toutes les personnes qui ont des pellicules." Il propose une enquête sur toutes les personnes sensibles à son produit et, plus tard, il propose une campagne avec les données qu'il fournit. Par exemple, des personnes sensibles à certains concepts, mots, couleurs ...J'insiste: cela met votre public idéal sur un plateau, mais modifie en même temps les souhaits de ce public. En d'autres termes, Facebook est en train de prédire l'avenir: "Si une telle chose se produit, ces gens en feront une autre"; "Si vous faites cela, les gens répondront ainsi", et ainsi de suite»

Coronavirus et réseaux de soutien mutuel
« Nous nous sommes retrouvés dans une  situation extrême dans laquelle la logistique sensée nous approvisionner étaient aux mains de groupes tels qu’Amazon, Deliveroo, Uber Eats ou Glovo. Pendant le confinement, chacun a pu se rendre compte que les seules personnes se mouvant dans les rues étaient leurs livreurs. Des travailleurs précaires exploités par ces sociétés qui ne prenaient pas en compte leur sécurité.
Le temps est venu de mettre en  place, de manière pérenne,  des réseaux de soutien mutuel. C’est l’occasion en or pour une mairie, pour une communautés de communes et même le gouvernement de stimuler les collaborations entre les restaurants et les coopératives de livraison locales. De cette façon, l'argent resterait dans les quartiers et les personnes impliquées offriraient un meilleur service et auraient une vie plus digne. En d'autres termes, tout le monde en bénéficierait.
De telles évolutions doivent être encouragées et les entreprises qui ne paient pas leurs impôts dans le pays, ne doivent pas être autorisées à s'installer. L'alternative à ce modèle est claire: la création d'un tissu local enrichi et autorégulé
»

 

La suite de cet article prochainement

 

Quel sera le monde d'après coronavirus - Photo : DR

Quel sera le monde d'après coronavirus - Photo : DR

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