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Actu-Vénissieux / Sports Vénissians

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Et si on parlait de lutte contre le dopage

La lutte contre le dopage était d'actualité ce 11 août 2003, cela est encore valable aujourd'hui

Alors que le spectre du dopage plane toujours sur le sport, du côté du stade Laurent-Gérin, dans les locaux de la médecine du Sport, ce 11 août 2003, le docteur Jacques Girardier apportait  une fois de plus un éclairage particulier sur ce fléau.
Il fut également l'un des acteurs de la lutte antidopage dans la région. Ce docteur du sport était médecin régional chargé de la lutte antidopage. Il est désormais à la retraite.

Il ne se passe pas un jour sans que dans les rubriques sportives des différents médias, un cas de dopage soit mis à jour. Le Tour de France à peine fini, une fois de plus et malgré les moyens mis en place, un coureur se fait contrôler positif. Il est facile de mettre en exergue un sport alors que ce fléau touche le sport en général. Après avoir abordé les problèmes du sportif local, le docteur Jacques Girardier médecin au Centre médico-sportif de Vénissieux revient sur ce fléau qui gangrène le sport en général.

Docteur Girardier, la conférence mondiale qui a eu lieu fin mars, marque-t-elle un tournant dans la lutte contre le dopage ? Ce genre de grande manifestation n'est-elle pas une vaste hypocrisie ?
Il ne faut pas se tromper d'adversaire. Le combat contre le dopage passe avant tout sous l'angle de la prévention. Nous avons des savoir-faire. Je reconnais qu'il y a certainement des doubles langages de la part de certains États. Les pays incriminés auront l'obligation a minima de prendre conscience de ce problème. Dans cette lutte, nous ne pourrons jamais aller à l'idéal. Tout ce qui est gagné est bon à prendre.

Quels sont les champs d'application de la loi du 23 mars 1999 (Loi Marie-Georges Buffet) ?
La loi s'adresse avant tout aux sportifs. Sont concernés également : L'encadrement technique, l'encadrement médical, paramédical, financier, les dirigeants licenciés ou non. Cette loi a un volet pour les laboratoires pharmaceutiques. Elle dispose d'un volet éthique pour les sociétés de production audiovisuelles. Les champs d'applications s'appliquent aux compétitions et aux entraînements.

Docteur Girardier, que pensez-vous du rôle joué par certains dans le sport ? À quand des garde-fous ?
Quels que soient les bords politiques, il y a vraiment une volonté en France de lutter efficacement contre ce fléau ! Nous aurons toujours des difficultés tant que nous n'aurons pas des dossiers juridiques "béton". Nous avons un outil cher mais fabuleux. Le problème principal c'est de pouvoir poursuivre tous les circuits de fournisseurs en "dope". C'est vrai qu'il existe des individus qui mettent des pressions à des sportifs. Cette attitude contrevient à la loi. Qui détient la réponse adéquate pour isoler ces individus ? Qui va mettre les pare-feu ? Peut-être la fédération, peut-être la justice ! Je pense plutôt que c'est dans le milieu que se trouve la solution : faire le ménage ! Et se donner les moyens d'effectuer ce ménage !

Que pensez-vous de l'évolution de la lutte antidopage ? N'avez-vous pas l'impression que c'est la lutte du pot de terre contre le pot de fer ?
Si nous parlons de la lutte antidopage, la réponse est positive ! Avec l'amélioration des techniques d'analyse et un meilleur ciblage des contrôles, nous avons des meilleurs résultats. Mais quand nous constatons que nous arrivons au chiffre de 5 % de cas positifs, nous nous posons la question de savoir combien passent à travers les gouttes (sic) et s’ils prennent des produits pas encore détectables ! C'est un fait. Il y a un engagement en terme pharmacologique d'actions sur la gestion des contrôles des procédures d'analyse. Cela coûte un fric fou !

Est-ce que cela vaut le coup de dépenser cet argent pour les résultats que nous obtenons ?
Il faut cependant avoir une vision positive en se disant qui si nous ne faisons rien, la situation serait catastrophique. Nous avons une arme qui coûte cher mais qui est bien faite. C'est un état de droit dans lequel nous sommes. Nous aurons toujours une guerre de retard parce que l'illicite va plus vite que le contrôle ! Il ne faut pas perdre de vue que les évolutions de ces produits dopants vont tendre vers l'indétectable. La lutte du pot de terre contre le pot de fer en matière de prévoyance n'existe pas. C'est là que nous avons une action plus régionale que locale. Nous inondons le monde des éducateurs régionaux plus de savoir-faire que d'informations théoriques. Cette méthode va nous apporter des résultats positifs après dans les clubs et au niveau local. C'est comme cela que la mayonnaise prendra.

Le docteur Jacques Girardier est désormais à la retraite

Le docteur Jacques Girardier est désormais à la retraite

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